Des études de terrain menées dans le pays ont révélé que l’émigration clandestine de l’Algérie vers l’Espagne, connue sous le nom de « harraga », est devenue une industrie générant des dizaines de millions d’euros chaque année pour les généraux. Les études indiquent que ces trois derniers mois, des milliers de citoyens désespérés ont atteint illégalement les côtes espagnoles, un phénomène en forte augmentation, particulièrement en raison de l’échec de la diplomatie des généraux avec l’Espagne, un échec de plus en plus évident jour après jour. Les études confirment que ce commerce dangereux attire des milliers de jeunes désillusionnés par le manque d’opportunités en Algérie, qui préfèrent risquer leur vie en mer Méditerranée plutôt que de rester dans leur pays.
Ces études de terrain soulignent également que l’émigration clandestine, devenue une industrie croissante, implique une complicité des deux côtés, en Algérie et en Espagne. Elles précisent que les tarifs du « trafic » ont considérablement augmenté ces dernières années, en raison de la hausse du nombre de candidats et de l’amélioration de la qualité des embarcations. Selon ces études, le coût moyen d’une traversée s’élève à environ 800 000 dinars algériens, soit l’équivalent de 5 400 euros. Elles estiment les profits des réseaux de passeurs entre janvier et juillet 2024 à environ 150 millions d’euros.
Les études relatent l’expérience d’un jeune Algérien nommé Ilyas, diplômé en informatique, qui a tenté l’aventure en juillet 2024. Il a embarqué avec 10 autres passagers depuis la wilaya de Boumerdès en direction de Palma de Majorque en Espagne. Selon les recherches, chaque passager a payé 400 000 dinars algériens, soit environ 2 700 euros, pour cette traversée périlleuse vers l’Espagne. Après avoir parcouru 100 kilomètres, l’eau a commencé à s’infiltrer dans l’embarcation en pleine mer. Ilyas raconte : « Nous avons erré pendant deux jours sans nourriture ni eau », ajoutant : « J’étais prêt à mourir plutôt que de retourner à Boumerdès, l’enfer de la mer étant préférable à celui des généraux. »
Actuellement, Ilyas travaille sans papiers légaux dans des fermes à Alicante, Murcie, Malaga, et d’autres régions espagnoles, comme des centaines d’autres Algériens. Cependant, il préfère sa vie actuelle en Espagne, malgré sa difficulté, à celle qu’il vivait en Algérie. Il déclare : « Je préfère travailler ici plutôt que de mourir lentement en Algérie. »