La tension monte sur les marchés pétroliers mondiaux. Les cours du brut ont enregistré une hausse significative ce vendredi, stimulés par une série d’attaques de drones visant les infrastructures pétrolières dans la région du Kurdistan irakien. Cette montée des prix traduit les inquiétudes croissantes des investisseurs face à la vulnérabilité de l’approvisionnement mondial.
Selon des responsables locaux du secteur de l’énergie, les attaques, menées durant quatre jours consécutifs, ont entraîné l’arrêt de près de la moitié de la production pétrolière quotidienne du Kurdistan, passée de 280 000 à environ 140 000–150 000 barils par jour. Ce recul brutal alimente les craintes de perturbations durables, dans une région déjà marquée par une instabilité chronique.
Dans ce contexte, les prix des contrats à terme ont bondi. À New York, le baril de West Texas Intermediate (WTI) a terminé la séance à 67,54 dollars, en hausse de 1,16 dollar (+1,75 %), tandis que le Brent de la mer du Nord a progressé de 1,00 dollar (+1,46 %), pour atteindre 69,52 dollars le baril. Ces hausses marquent un tournant, après plusieurs jours de stagnation des cours sur fond de perspectives économiques prudentes.
Mais cette flambée des prix ne s’explique pas uniquement par les attaques. Elle s’inscrit également dans un contexte de forte demande saisonnière. Les voyages estivaux, en particulier dans l’hémisphère nord, dopent la consommation de carburant. Les données les plus récentes indiquent une consommation mondiale moyenne de 105,2 millions de barils par jour durant la première moitié de juillet — soit 600 000 barils de plus que l’an dernier à la même période.
Parallèlement, les États-Unis ont annoncé une baisse plus importante que prévu de leurs stocks de pétrole brut, conséquence d’une hausse des exportations. En Asie, la Chine a également contribué à la pression haussière : ses raffineries publiques, sorties de leur cycle de maintenance, ont augmenté leur taux d’utilisation au-dessus des 80 %, accroissant la production de produits raffinés.
Cependant, les perspectives à moyen terme restent incertaines. L’OPEP+ prévoit de lever progressivement certaines réductions volontaires de production dès le quatrième trimestre, ce qui pourrait entraîner une surabondance relative si la demande venait à fléchir. En outre, l’ambiguïté persistante sur la politique tarifaire des États-Unis — notamment vis-à-vis de la Chine et des pays producteurs — continue de jeter une ombre sur la stabilité du marché.
Alors que le gouvernement central irakien a confirmé jeudi la reprise prochaine des exportations de la région kurde via l’oléoduc Kirkouk-Ceyhan, suspendu depuis deux ans, la question de la sécurité de l’infrastructure demeure. Toute nouvelle attaque pourrait compromettre ces plans et prolonger la pression sur les prix