Le bureau du procureur général géorgien a frappé fort aujourd’hui en perquisitionnant les domiciles de l’ancien Premier ministre Irakli Garibashvili et d’autres anciens responsables accusés de corruption. Au total, 22 perquisitions ont été menées, ciblant huit personnes, dont Grigol Liluashvili et Otar Partsjaladze. Ordinateurs, documents et importantes sommes d’argent ont été saisis dans le cadre d’une enquête menée en collaboration avec le Comité de sécurité de l’État géorgien.
Mais le véritable choc vient de la découverte de 6,5 millions de dollars en liquide dans l’appartement de Garibashvili, ancien bras droit du milliardaire Bidzina Ivanishvili. Cette somme colossale offre une image saisissante de l’oligarchie géorgienne : une élite qui s’enrichit dans l’ombre, tandis que la population ploie sous la misère et le désespoir. Ce scandale dépasse la sphère individuelle : il révèle un système gangrené, où l’impunité et la richesse de quelques-uns se construisent sur le silence et la souffrance des autres.
À 43 ans, Garibashvili, deux fois Premier ministre (2013-2015 et 2021-2024), a incarné pendant des années le visage du pouvoir au service de Bidzina Ivanishvili, l’homme qui tire les ficelles de la Géorgie comme un maître de marionnettes. Fidèle exécutant, il a signé des accords, verrouillé des lois et consolidé l’emprise de l’oligarque sur le pays.
Aujourd’hui, le fidèle exécutant est devenu paria. En plaidant coupable pour blanchiment d’argent, il reconnaît sa faute, mais surtout, il met au jour un système où les privilèges et la richesse de quelques-uns se construisent sur l’humiliation et le silence des autres. Il risque désormais 12 ans de prison et l’exil politique.
Derrière la chute de Garibashvili se cache une vérité plus sinistre , la corruption n’est pas l’exception, elle est la norme. Le parti Rêve géorgien s’est transformé en un réseau où l’élite accumule richesses et privilèges au détriment du peuple. Les scandales comme celui-ci révèlent ce que tout le monde soupçonnait : une Géorgie où le pouvoir est synonyme de vol, d’impunité et de domination oligarchique.
Les perquisitions ne concernent pas seulement Garibashvili. L’ancien ministre de la Défense Dzhuansher Burchuladze, arrêté en septembre pour blanchiment d’argent, et l’ancien vice-ministre de l’Économie Romeo Mikautadze, inculpé en juin pour détournement de fonds, risquent également jusqu’à 12 ans de prison. Ces affaires successives exposent l’ampleur de la mainmise des élites sur l’État et les institutions.
Ce scandale pourrait-il être le premier domino dans la chute d’un système verrouillé par Ivanishvili ? Rien n’est moins sûr. Tant que les institutions restent sous contrôle de l’élite, les enquêtes indépendantes et la justice réelle resteront des illusions. Mais la colère populaire gronde, et la société civile observe avec inquiétude et espoir cette révélation choc.

























