Les prix du pétrole ont poursuivi leur repli ce mardi 21 octobre, enregistrant une deuxième journée consécutive de baisse et tombant à leur plus bas niveau en plus de cinq mois. Cette chute s’explique par la combinaison d’une offre excédentaire persistante et de tensions commerciales accrues entre les États-Unis et la Chine, qui font planer une menace sérieuse sur la croissance mondiale et la demande énergétique.
En fin de séance, le Brent de la mer du Nord a reculé de 0,46 %, à 61,01 dollars le baril, tandis que le WTI américain a cédé 0,03 %, s’établissant à 57,52 dollars. Ces deux références du marché pétrolier atteignent ainsi leurs plus bas niveaux depuis le mois de mai, confirmant une tendance baissière amorcée depuis plusieurs semaines.
Le marché pétrolier évolue désormais en contango, une configuration où les prix à court terme sont inférieurs à ceux des contrats à long terme — un indicateur clair d’inquiétudes quant à une surabondance d’offre. Selon les données de marché, le contango du Brent a même atteint son plus haut niveau depuis décembre 2023. Pour John Kilduff, associé du cabinet Again Capital, cette situation illustre « une tendance nette à l’accumulation de stocks, symbole d’un pessimisme rare chez les investisseurs énergétiques ».
La chute des cours s’inscrit dans une dynamique prolongée. Le Brent et le WTI ont tous deux reculé de plus de 2 % la semaine dernière, marquant leur troisième baisse hebdomadaire consécutive. L’Agence internationale de l’énergie (AIE) a d’ailleurs averti que l’excédent d’offre pourrait se maintenir jusqu’en 2026, aggravé par la hausse du nombre de plateformes de forage actives aux États-Unis et par la production soutenue de l’OPEP+.
À ces facteurs structurels s’ajoutent des tensions commerciales de plus en plus vives entre Washington et Pékin. Les droits portuaires supplémentaires imposés par les deux pays perturbent désormais les flux maritimes mondiaux, accentuant les craintes d’un ralentissement du commerce international. L’Organisation mondiale du commerce (OMC) a mis en garde contre un possible « découplage » entre les deux puissances, estimant qu’un tel scénario pourrait entraîner une baisse de 7 % de la production économique mondiale à long terme.
Quelques signaux positifs tentent néanmoins de freiner la chute. De grandes entreprises américaines, telles qu’Oracle, Amazon et Exxon Mobil, ont exhorté l’administration Trump à assouplir les restrictions sur les exportations énergétiques afin de stabiliser le marché. Cependant, la rhétorique présidentielle reste offensive : Donald Trump a récemment menacé d’imposer des « droits de douane massifs » à l’Inde si celle-ci ne cessait pas ses achats de pétrole russe.


























