Chaque vendredi qui approche, mon grand-père clairvoyant me demande si le peuple opprimé va se soulever pour revendiquer ses droits et chasser la bande du palais d’El Mouradia… Que pensez-vous de ma réponse ? Bien sûr, je me moque de ses paroles, je ris à son visage et lui dis, ironique : « Cher grand-père, vous n’avez même pas chassé les Espagnols quand ils nous colonisaient autrefois, ni les Turcs, qui représentent trente pour cent de l’ethnie algérienne selon l’ambassadeur turc en Algérie, après des siècles et des siècles de colonisation. » Et je lui ai dit (malgré la dureté de mes propos, c’est la vérité amère) : « Vous n’avez pas vaincu la France ni l’expulsée comme vous le faites croire au monde. En réalité, la France a organisé un référendum pour ses ressortissants en Algérie, leur donnant le choix entre rester dans notre pays ou retourner dans la mère patrie, la France, et ils ont choisi de rentrer en France, accompagnés des soldats et des militaires qui ont laissé leurs enfants dans le ventre des Algériennes, comme l’a dit le président français Macron. »
On sait de nous que nous imitons les pays voisins en tout : vêtements, chansons, traditions héritées, jusqu’à nommer nos rues et nos villes comme eux. Mais imiter leurs protestations et leurs revendications pour améliorer les conditions de vie, obtenir une part de la richesse et vivre dans un environnement décent, ça, nous n’y arrivons jamais. Nous sommes un troupeau soumis depuis l’aube de l’histoire aux forces oppressives. Il nous suffit de remplir nos têtes de fumée, de haschich et d’alcool, et de satisfaire nos désirs sexuels, chacun à sa manière : certains préfèrent les prostituées, d’autres les étalons du Golfe, d’Afrique ou de France, comme le fils de Chengriha, l’homme libre des Français. Comment, ô libres du monde, attendre d’un peuple qui ne maîtrise que le vol et la déviance sexuelle, qui n’exerce ni métier ni commerce hormis la vente de prostituées et de jeunes garçons, exportés au monde comme gage d’amour et de fidélité, qu’il se révolte contre la bande et revendique ses droits les plus élémentaires…



























