Les négociations à Vienne, visant à sauver l’accord sur le nucléaire iranien, ne reprendront pas avant que le nouveau gouvernement du pays ne prenne ses fonctions en août. C’est ce qu’a rapporté samedi le vice-ministre des Affaires étrangères de Téhéran, Abbas Araghchi. « Nous sommes dans une période de transition. Les pourparlers de Vienne doivent donc évidemment attendre notre nouvelle administration », a-t-il écrit sur Twitter, ajoutant : « C’est ce dont toute démocratie a besoin ». Araghchi dirige l’équipe menant les négociations nucléaires au nom de l’Iran.
La République islamique est en pourparlers à Vienne avec les grandes puissances mondiales depuis avril pour tenter de relancer l’accord signé le 14 juillet 2015. Le pacte a assoupli les sanctions internationales contre Téhéran en échange de la limitation de son programme nucléaire, mais il a été abandonné le 8 mai, 2018, lorsque l’ancien président des États-Unis, Donald Trump, a décidé de se retirer unilatéralement de l’accord et de réintroduire des sanctions contre l’Iran.
Le successeur de Trump, Joe Biden, s’est dit prêt à reconsidérer l’accord et a accepté le début de négociations indirectes avec l’homologue iranien tandis que les autres États membres de l’accord, à savoir la Grande-Bretagne, la Chine, la France, l’Allemagne et la Russie, organisent des pourparlers à Vienne. pour trouver un nouveau point de rendez-vous. Un sixième cycle de négociations conclu le 20 juin
L’ultra-conservateur Ebrahim Raisi a remporté les élections présidentielles le 18 juin en Iran et remplacera le 5 août le président modéré Hassan Rouhani, qui a atteint la limite constitutionnelle de deux mandats consécutifs. Le camp ultraconservateur iranien, qui se méfie profondément des Etats-Unis, a reproché à plusieurs reprises à Rouhani l’échec de l’accord nucléaire, initialement négocié et entré en vigueur sous sa direction. Malgré cela, les principales personnalités politiques du pays, dont Raisi, conviennent que Téhéran devrait chercher à mettre fin au régime de sanctions américain.
Rohani avait promis à plusieurs reprises qu’il serait en mesure de persuader les États-Unis de lever les sanctions avant la fin de son mandat, mais, mercredi 14 juillet, il a admis que cela ne serait pas possible. considérant que les négociations ne seront pas conclues lorsqu’il devra quitter ses fonctions. La dernière décision politique en Iran revient au guide suprême, l’ayatollah Ali Khamenei, qui a donné son feu vert à la fois à l’accord nucléaire initial et aux efforts pour le relancer.
Selon un rapport du Wall Street Journal, paru samedi 17 juillet, un plan tripartite présenté par des responsables européens, qui aurait prolongé le temps nécessaire à l’Iran pour produire les matériaux utilisés dans la construction d’une arme nucléaire et fait une relance de l’arme nucléaire plus faisable. accord, a été rejetée par l’équipe de négociation de Téhéran.
Le plan rejeté aurait également vu l’élimination des centrifugeuses avancées, la suppression de l’infrastructure électronique utilisée pour faire fonctionner les machines actuellement interdites par l’accord et la réduction de la capacité du pays à produire de nouvelles centrifugeuses.
Plusieurs sources proches des pourparlers ont déclaré que l’Iran n’autoriserait la destruction d’aucune de ses centrifugeuses avancées.