Le général Mohamed Idriss Déby Itno, chef de la junte militaire au pouvoir au Tchad, a officiellement annoncé sa candidature aux élections présidentielles du 6 mai. Cette déclaration intervient peu de temps après l’assassinat de son principal rival, Yahya Delo Jiro, chef du « Parti socialiste sans frontières ». Le général Déby a fait cette annonce lors d’un discours au siège du ministère des Affaires étrangères, soulignant qu’il se présenterait sous la bannière de la coalition des partis « Pour un Tchad uni », qui l’a sollicité pour cette candidature.
La déclaration de candidature a été accompagnée d’un important déploiement militaire, et le général Déby a mis en avant le rôle de l’armée en garantissant la continuité de l’État et en évitant le vide et le chaos en 2021. Il a été nommé président de la période de transition en avril 2021, à la tête d’un conseil militaire.
L’opposition a vivement réagi, dénonçant ce qu’elle qualifie de « dynastie dirigeante » de la famille Déby. Le pays est classé comme le deuxième pays le moins développé au monde selon l’ONU. Cette réaction de l’opposition survient également après l’assassinat de Yahya Delo Jiro, dont le parti accuse l’armée d’avoir exécuté le chef à distance zéro pour l’empêcher de se présenter aux élections présidentielles.
Le parti d’opposition le plus important au Tchad, le parti Dilo, a accusé l’armée de mener une violente répression contre l’opposition. Human Rights Watch a condamné cette répression et a appelé à une « enquête internationale » indépendante sur le meurtre de Yahya Dello Jiro, soutenue par une « assistance étrangère ».
La rivalité entre le général Déby et Yahya Delo Jiro semble être exacerbée par leur parenté et leur appartenance à l’ethnie Zaghawa, une minorité au Tchad qui occupe des postes influents au sein de l’armée et des agences d’État depuis plus de trois décennies.