La décision de Joe Biden d’autoriser l’Ukraine à utiliser des missiles ATACMS pour frapper des cibles en Russie, à quelques semaines de la fin de son mandat, suscite de nombreuses interrogations. Cette décision, marquée par un timing particulier, semble répondre à plusieurs enjeux stratégiques, géopolitiques et politiques.
D’abord, elle peut être perçue comme une réponse directe à l’évolution de la situation géopolitique, notamment l’intensification des liens militaires entre la Russie et la Corée du Nord. L’armement ukrainien de longue portée vise, entre autres, à signaler à Moscou et ses alliés que toute escalade pourrait entraîner des répercussions coûteuses et imprévues.
En outre, Biden semble vouloir renforcer la position de l’Ukraine sur le terrain, lui offrant ainsi la possibilité de frapper des infrastructures militaires critiques au cœur de la Russie. Cette décision pourrait exercer une pression supplémentaire sur Moscou, l’incitant à revoir ses stratégies ou à envisager des pourparlers, tout en évitant de cibler davantage les infrastructures ukrainiennes essentielles.
Sur le plan interne, l’approbation des missiles ATACMS répond également à des pressions politiques croissantes. De nombreux élus, républicains comme démocrates, ont exprimé le souhait d’une politique plus ferme vis-à-vis de la Russie. En répondant favorablement à ces attentes, Biden marque un dernier geste fort de soutien à l’Ukraine avant l’éventuelle arrivée de Donald Trump, , favorable à une réduction de l’aide militaire à l’Ukraine,
Enfin, bien que cette décision puisse sembler audacieuse, elle a été soigneusement calibrée pour éviter une escalade incontrôlée. En autorisant des frappes ciblées dans des zones proches de la frontière, comme Koursk, Biden limite les risques de représailles massives tout en maintenant une pression sur la Russie.