Notre pays, frappé par le malheur, connaît récemment une accélération inquiétante du rythme d’adoption de législations qui portent atteinte aux droits et libertés, marginalisent les organisations civiles et de défense des droits humains de leur rôle dans le signalement des crimes de corruption, tout en retirant des lois fondamentales destinées à lutter contre les voleurs des deniers publics. Cela constitue un indicateur dangereux d’une volonté de protéger le système de corruption et d’empêcher tout contrôle efficace. Ce processus est qualifié de « dérive législative grave et systématique » visant à « protéger le système de corruption, le pillage des fonds publics et empêcher tout contrôle, même partiel ou limité, de la société civile », permettant ainsi à la bande de malfaiteurs d’amasser d’immenses richesses et des privilèges sans limites, sans rendre de comptes ni être surveillée.
Il est évident que cette nouvelle politique législative « sert trois objectifs politiques sordides : premièrement, porter un coup fatal aux droits humains et aux garanties constitutionnelles ; deuxièmement, légitimer l’impunité des criminels en paralysant les outils de reddition des comptes et de contrôle ; troisièmement, frapper le pouvoir d’achat des citoyens modestes dans un contexte de silence officiel face à l’évasion fiscale, aux rentes et aux transactions douteuses ». Dans le même temps, le gaspillage des fonds publics est justifié par des projets à caractère ostentatoire, sans garantir la transparence ni la « reddition des comptes ». En outre, la politique législative actuelle se caractérise par une rapidité frénétique et déviante dans l’adoption de dizaines de lois, tout en enregistrant une « autre politique basée sur le retrait de lois essentielles, notamment celles visant à combattre la corruption et le détournement de fonds publics, comme la loi sur l’enrichissement illicite, dans un silence officiel concernant les répercussions de ces mesures sur la transparence de la gestion publique ». Le projet de loi sur la procédure pénale, qui restreint le droit de la société civile de déposer des plaintes relatives à la protection des deniers publics, « viole des articles de la Constitution et des conventions internationales relatives à la lutte contre la corruption et au renforcement du rôle de contrôle de la société civile ». Cela contribue à enterrer toute tentative de lutte contre la corruption et à dissimuler des violations flagrantes ayant entaché d’importantes transactions publiques, passées sans reddition de comptes ni révision.
