Les autorités sud-coréennes se retrouvent dans une impasse après que des milliers de partisans de l’ex-président Yoon Suk-yeol aient formé un mur humain devant sa résidence à Séoul pour empêcher l’exécution de son mandat d’arrêt. Cette situation fait suite à la décision du tribunal sud-coréen d’émettre un mandat d’arrêt contre Yoon le 31 décembre 2024, valide jusqu’au 6 janvier. La Division des enquêtes criminelles des hauts fonctionnaires a coordonné avec la police pour définir les modalités d’exécution.
Le 3 janvier 2025, le nombre de partisans de Yoon rassemblés devant la résidence présidentielle à Hannam-dong a considérablement augmenté, passant de 6 000 à 11 000 personnes. Ces derniers ont été inspirés par une lettre envoyée par Yoon lui-même, dans laquelle il promettait de « se battre avec tout le monde jusqu’au bout ». Ce message a galvanisé ses partisans, tandis que les opposants à sa destitution annoncent également un rassemblement pour contrer cette mobilisation.
Les autorités ont exprimé leur intention de procéder à l’arrestation pendant la période de validité du mandat, mais la situation est compliquée par le refus du Service de sécurité présidentielle (PSS) de permettre l’entrée des enquêteurs dans la résidence en raison de préoccupations de sécurité. Le PSS insiste sur le fait que l’opération d’arrestation pourrait mettre en danger la sécurité du président destitué, arguant que cette action constitue une « menace pour la sécurité nationale ». Ce blocage a intensifié les tensions, non seulement entre les partisans et les opposants de Yoon, mais aussi au sein des institutions gouvernementales, certains accusant le PSS de chercher à protéger Yoon au détriment de l’application de la loi.
En parallèle, les opposants à Yoon, y compris des groupes de la société civile favorables à sa destitution, ont également organisé des rassemblements pour exprimer leur soutien à l’exécution du mandat d’arrêt. Ils ont promis de se rassembler devant la résidence présidentielle, avec l’intention d’ »ouvrir la porte » pour permettre aux enquêteurs d’y accéder. Cette situation a conduit à des craintes croissantes de violences lors de possibles affrontements entre les deux camps, avec des risques d’escalade.
Les autorités, conscientes des enjeux, se préparent à une intervention sécuritaire d’envergure. La police a mis en place un dispositif de sécurité renforcé, et des discussions sont en cours pour la mobilisation d’une équipe mobile afin de gérer d’éventuels affrontements violents. Le Bureau des relations publiques, ainsi que les enquêteurs, continuent de se préparer pour l’exécution de l’arrestation, tout en prenant en compte les risques d’escalade. De plus, un débat juridique complexe se poursuit autour de la légalité de l’opération. L’équipe juridique de Yoon, quant à elle, conteste fermement la légitimité du mandat, dénonçant une « abus de pouvoir » et une violation des droits constitutionnels de l’ex-président.
Le dossier juridique est dense, avec des accusations selon lesquelles Yoon aurait tenté de contrôler le Congrès avant de déclarer la loi martiale. Toutefois, la question de savoir si le mandat d’arrêt peut être exécuté dans un climat aussi tendu reste floue. Les tensions politiques risquent de se renforcer davantage dans les jours à venir, alors que la Corée du Sud se trouve à un carrefour historique.
Si Yoon est effectivement arrêté, cela marquerait un tournant majeur dans l’histoire du pays, alors que la nation se débat avec des questions fondamentales concernant la légalité des actions de ses dirigeants et le rôle de la justice dans la gestion des crises politiques. Les prochains jours s’annoncent décisifs, et la situation pourrait déboucher sur une nouvelle phase de turbulences politiques, voire de violence, selon l’évolution des événements.