Vendredi, une unité de l’armée libanaise a été engagée dans un violent affrontement avec des ressortissants syriens armés alors qu’elle s’efforçait de fermer un passage frontalier illégal dans la région de Maarboun-Baalbek, située à l’est du Liban. Les Syriens, bien équipés et munis d’un bulldozer, tentaient de rouvrir de force ce point de passage stratégique utilisé principalement pour la contrebande et le trafic d’êtres humains.
Face aux tirs de sommation des soldats libanais, les assaillants ont riposté avec des armes à feu, blessant un soldat. Cette escalade de violence a conduit à l’intervention d’autres unités de l’armée libanaise, appuyées par des tirs d’artillerie pour repousser les Syriens. Après plusieurs heures d’affrontements, les forces libanaises ont réussi à sécuriser la zone, obligeant les assaillants à se retirer. Plusieurs d’entre eux auraient été blessés dans cet échange. Malgré les tensions, le passage illégal a été fermé, mettant un terme temporaire aux activités illicites dans cette région frontalière connue pour être un point névralgique du trafic transfrontalier.
Cet incident survient dans un contexte de durcissement des réglementations aux frontières libano-syriennes. Vendredi matin, les autorités syriennes ont instauré de nouvelles exigences pour les Libanais souhaitant entrer en Syrie via des points de passage officiels. Ces mesures incluent la présentation de réservations d’hôtel, d’une somme minimale de 2 000 dollars en liquide, ainsi que d’autres documents justifiant leur séjour. Ces conditions ont provoqué le blocage de nombreux bus transportant des voyageurs libanais, contraints de rebrousser chemin.
En réponse, les autorités libanaises ont interdit l’utilisation des passages illégaux pour entrer en Syrie, renforçant ainsi les contrôles et les mesures de sécurité. Cette décision marque une tentative d’affirmer un contrôle accru sur les déplacements entre les deux pays, dans un contexte de méfiance mutuelle accrue.
Simultanément, l’aéroport international Rafic Hariri de Beyrouth a été le théâtre d’un renforcement des mesures de sécurité. Les bagages de tous les passagers, y compris ceux des diplomates, ont été soumis à des inspections approfondies. Ces initiatives visent à empêcher le transfert d’argent liquide ou de biens potentiellement destinés à financer des activités illicites, notamment celles du Hezbollah.
Des protestations ont éclaté en réaction à ces mesures, notamment de la part de jeunes manifestants à moto qui ont tenté de converger vers l’aéroport. Malgré cela, le ministre libanais de l’Intérieur, Bassam Mawlawi, a défendu ces initiatives comme nécessaires pour garantir la sécurité nationale et prévenir toute nouvelle menace au Liban.
Au sud du pays, les tensions restent élevées en raison des violations répétées de la souveraineté libanaise par Israël. Les forces israéliennes sont accusées de survols aériens illégaux et de démolitions de structures dans les zones frontalières. En réponse, l’armée libanaise, en coordination avec la FINUL (Force intérimaire des Nations Unies au Liban), a renforcé sa présence dans la région de Naqoura, installant des barrières et contrôlant strictement l’accès à certaines routes stratégiques.