Londres, 3 février 2025 —L’ancien soldat britannique Daniel Khalife a été condamné lundi à 14 ans de prison par un tribunal du Royaume-Uni pour espionnage au profit de l’Iran.
Lors du verdict rendu à la Woolwich Crown Court, dans le sud-est de Londres, la juge Bobbie Cheema-Grubb a déclaré un « plan dangereux et fantaisiste », insistant sur le fait qu’il avait livré des renseignements sensibles aux services iraniens en échange d’argent.
Khalife, 23 ans, avait été reconnu coupable en novembre dernier d’espionnage, d’accusations liées au terrorisme et d’évasion de prison. Ancien soldat de l’armée britannique, il avait recueilli des informations confidentielles, notamment sur les forces spéciales, durant plus de deux ans avant son arrestation en 2023.
L’affaire avait pris une tournure spectaculaire lorsqu’il s’était évadé de la prison de Wandsworth en septembre 2023, en s’attachant au châssis d’une camionnette de livraison. Cette évasion avait déclenché une vaste chasse à l’homme à travers le Royaume-Uni avant qu’il ne soit finalement arrêté quelques jours plus tard.
Le procureur a décrit Khalife comme un individu ayant joué un « jeu cynique », ayant contacté un agent lié aux renseignements iraniens peu après son enrôlement dans l’armée britannique en 2018. Son double jeu a duré plus de deux ans, au cours desquels il a transmis des informations sur des militaires d’élite, mettant potentiellement leur vie en danger.
D’origine iranienne par sa mère, Khalife a exploité ses racines pour gagner la confiance de ses contacts en Iran. Il s’était rendu en Turquie pour rencontrer ses agents iraniens et avait collecté des paiements en échange d’informations. Lors de son passage à Fort Hood, au Texas, entre février et avril 2021, il avait obtenu le deuxième plus haut niveau d’habilitation de sécurité de l’OTAN, juste en dessous du niveau « top secret cosmique ».
Son avocat, Gul Nawaz Hussain, a plaidé que Khalife n’était ni motivé par la cupidité ni par une idéologie radicale, comparant ses actes plus à une maladresse qu’à une véritable trahison. Il a tenté de minimiser la gravité des informations divulguées, affirmant que certaines étaient accessibles au public ou fabriquées par son client.
La juge Cheema-Grubb a rejeté ces arguments et a insisté sur la gravité des actes de Khalife. Elle a souligné que la divulgation des identités et des affectations des forces spéciales britanniques aurait pu sérieusement compromettre leur sécurité et leur efficacité opérationnelle.
Le tribunal affirme que Khalife purgera sa peine dans un centre de détention de haute sécurité, marquant la fin d’un chapitre qui a secoué les autorités britanniques et renforcé les précautions contre l’espionnage étranger.