Friedrich Merz, président de l’Union chrétienne-démocrate (CDU), s’impose comme le grand favori pour devenir le prochain chancelier allemand à l’issue des élections anticipées prévues pour le 23 février 2025. À 69 ans, Merz a su naviguer à travers un paysage politique tumultueux, profitant de la perte de confiance du chancelier sortant, Olaf Scholz, pour s’affirmer comme le leader capable de redresser l’Allemagne.
Merz a toujours été un homme de conviction, s’appuyant sur des valeurs conservatrices pour orienter son parti dans une direction plus traditionnelle. Il a été élu président de la CDU en janvier 2022, après des années d’opposition à l’ancienne chancelière Angela Merkel, dont les politiques centrées sur le compromis ont souvent été perçues comme trop modérées. Son ascension a été marquée par une volonté de restaurer l’identité conservatrice du parti, un souhait qui s’est traduit par des propositions audacieuses, notamment en matière d’immigration.
Friedrich Merz est né en 1955 à Arnsberg, en Allemagne. Après des études de droit à l’Université de Bonn, il commence sa carrière d’avocat avant de plonger dans la politique. Membre de la CDU dès l’adolescence, il fait ses premiers ministres pas en politique en étant élu au Parlement européen en 1989. Cinq ans plus tard, il entre au Bundestag, où il se fait rapidement un nom comme un homme d’affaires avisé et un orateur compétent.
Au fil des années, il gravit les échelons du parti et devient une figure influente, mais sa carrière prend un tournant lorsqu’il est écarté de la direction de la CDU en raison de tensions avec Merkel. Merz choisit alors de quitter la politique active, se tournant vers le secteur privé. Il occupe des postes de direction dans plusieurs grandes entreprises, notamment BlackRock et HSBC, tout en restant impliqué dans le monde du football en siégeant au conseil d’administration du Borussia Dortmund.
Son retour sur la scène politique en 2018 a été marqué par une volonté de redynamiser la CDU, qu’il estime avoir besoin d’un nouveau souffle. En tant que président, il prône des valeurs conservatrices plus affirmées, insistant sur des thèmes comme la sécurité, l’économie et l’immigration.
L’immigration est au cœur des préoccupations de Merz. Il a récemment proposé des mesures pour renforcer le contrôle des frontières allemandes et pour faciliter les expulsions d’immigrés en situation irrégulière. Sa position a suscité des critiques, notamment de la part des défenseurs des droits de l’homme, qui soulignent que ces politiques pourraient entrer en conflit avec le droit d’asile, tant national qu’européen. Toutefois, Merz reste ferme, arguant que les règles d’immigration les plus strictes sont essentielles pour garantir la sécurité et l’intégration des immigrés légaux.
Dans le domaine économique, Merz a été très critique envers les politiques menées par le gouvernement Scholz, qu’il considère comme responsable de la stagnation actuelle de l’économie allemande. Il prône une réduction des dépenses publiques, ainsi qu’une diminution des prestations sociales, qu’il juge excessives. Merz appelle également à des baisses d’impôts pour les entreprises et les particuliers, estimant que cela stimulerait l’économie et favoriserait la création d’emplois.
Sur la scène internationale, Merz adopte une position résolue. Lors de la récente conférence de Munich sur la sécurité, il a affirmé que l’Allemagne devait jouer un rôle plus important au sein de l’Union européenne et a promis un soutien indéfectible à l’Ukraine face à l’agression russe. Il soutient également l’adhésion de l’Ukraine à l’OTAN, soulignant la nécessité d’un engagement fort de l’Allemagne pour maintenir la stabilité en Europe.
En dehors de la politique, Friedrich Merz est marié et père de trois enfants. Passionné d’aviation, il est également pilote et possède deux avions qu’il utilise pour ses loisirs. Sa personnalité dynamique et son sens de l’humour, combinés à ses idées politiques, en font un candidat intrigant pour le poste de chancelier.