Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a atterri lundi à Jeddah, en Arabie saoudite, pour une rencontre déterminante avec le prince héritier Mohammed ben Salmane. Ce déplacement intervient à la veille d’une rencontre cruciale entre des délégations ukrainiennes et américaines, visant à définir les prochaines étapes diplomatiques dans le conflit qui oppose l’Ukraine à la Russie depuis plus de trois ans.
L’Ukraine entend proposer un cessez-le-feu limité, concentré sur les espaces aériens et maritimes. Un haut responsable ukrainien a expliqué sous anonymat que ces zones étaient les plus aisées à surveiller et à réguler, et donc un point de départ pragmatique pour des discussions de paix. Cette proposition vise notamment à inciter Washington à revoir sa position sur l’aide militaire et le partage de renseignements, suspendus depuis février.
Cette réunion marquera la première rencontre officielle entre Kiev et Washington depuis la visite tendue de Zelensky à la Maison Blanche. Lors de cette dernière, Donald Trump, fraîchement revenu au pouvoir, avait adopté une posture fermement critique envers son homologue ukrainien, exacerbant les tensions entre les deux alliés.
, les relations américano-ukrainiennes se sont compliquées. Trump a remis en question l’ampleur du soutien américain à Kiev, tout en affichant une posture plus conciliante envers Moscou. La décision de suspendre l’aide militaire et le partage de renseignements constitue un tournant majeur, offrant à la Russie un avantage stratégique sur le champ de bataille, selon des analystes.
Face à ce gel, Kiev redouble d’efforts pour rétablir des liens solides avec Washington. Outre la proposition de trêve, des négociations sont en cours sur un éventuel accord d’exploitation minère, qui permettrait aux États-Unis de tirer des revenus en compensation de l’aide financière accordée à l’Ukraine.
La réunion de mardi verra la participation de plusieurs hauts responsables ukrainiens, notamment le chef de l’administration présidentielle Andriï Iermak, le ministre des Affaires étrangères Andriï Sybiga et le ministre de la Défense Roustem Oumerov. Côté américain, la délégation sera menée par le chef de la diplomatie Marco Rubio et le conseiller à la sécurité nationale Mike Waltz.
En accueillant ces pourparlers, l’Arabie saoudite renforce son rôle de médiateur international. Riyad avait déjà joué un rôle central dans l’échange de prisonniers entre la Russie et l’Occident en août 2024. Le pays, longtemps critiqué sur la scène internationale, cherche ainsi à consolider sa position comme acteur diplomatique incontournable.