Alors que les frappes croisées entre Israël et l’Iran entrent dans leur huitième jour, Téhéran durcit le ton. Le gouvernement iranien a déclaré qu’il ne reprendrait aucune discussion nucléaire tant que ce qu’il qualifie d’« agression israélienne » ne cessera pas. Un message clair envoyé à la communauté internationale au moment où la région est au bord d’un embrasement plus large.
« On ne négocie pas sous les bombes », a déclaré un porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères.
La dernière salve de missiles iraniens a blessé au moins 17 personnes en Israël, dont trois grièvement. Les autorités israéliennes affirment avoir intercepté plus de 15 drones dans les dernières 24 heures, tout en menant des frappes intensives en Iran occidental. Ces raids auraient visé des sites de lancement de missiles, selon Tsahal, mais les bilans humains restent incertains. Des centaines de civils auraient été tués côté iranien depuis le début de l’offensive.
Les experts indépendants des Nations unies ont condamné les frappes israéliennes contre l’Iran, dénonçant une violation flagrante du droit international et exprimant une « vive inquiétude face aux pertes civiles, notamment parmi les femmes et les enfants ». La Chine, par la voix de son ambassadeur à l’ONU, a estimé que les attaques israéliennes contre des installations nucléaires iraniennes créaient un « précédent dangereux » et a exhorté à un retour immédiat à la voie diplomatique.
La guerre s’étend : un drone israélien a tué une personne et en a blessé une autre dans le sud du Liban, selon l’agence nationale libanaise. Les tensions s’intensifient sur plusieurs fronts, avec le Hezbollah également ciblé par l’armée israélienne.
Des voix critiques montent : Tony Karon, éditorialiste à AJ+, accuse les puissances occidentales de soutenir Israël, seule puissance nucléaire de la région, tout en diabolisant Téhéran, qui ne possède pas encore d’arme nucléaire. Il évoque une guerre motivée par la volonté de préserver le monopole nucléaire d’Israël au Moyen-Orient.
Aux États-Unis, Donald Trump souffle le chaud et le froid : après avoir nié toute implication directe dans les premières frappes israéliennes, il a laissé entendre qu’une action militaire américaine pourrait être envisagée « dans deux semaines » si l’Iran ne fait pas de concessions. Un positionnement qui contredit les évaluations de ses propres services de renseignement, lesquels affirment que Téhéran ne construit pas d’arme nucléaire.