Le sénateur colombien Miguel Uribe, figure de proue du parti d’extrême droite Centre démocratique (CD) et candidat déclaré à l’élection présidentielle de 2026, est décédé ce lundi 11 août 2025, un peu plus de deux mois après avoir été grièvement blessé par balles à Bogota.
L’annonce de sa mort a été faite par son épouse, Maria Claudia Tarazona, dans un message émouvant publié sur Instagram :
« Notre amour transcende ce monde physique. Attends-moi, et quand j’aurai tenu ma promesse envers nos enfants, je viendrai te chercher, et nous aurons une seconde chance. »
Le 7 juin dernier, un adolescent de 15 ans avait ouvert le feu sur le président du Sénat du CD lors d’un rassemblement de campagne dans l’ouest de la capitale, le touchant à la tête et à la jambe. L’attaque avait déclenché une vaste opération de police, conduisant à l’arrestation de sept membres présumés d’un gang local, soupçonnés d’avoir planifié et exécuté l’attentat.
Cette tentative d’assassinat avait secoué la classe politique et exacerbé les tensions entre le gouvernement de gauche de Gustavo Petro et l’opposition. Le CD avait accusé le président Petro d’alimenter un climat hostile envers les élites et l’extrême droite par ses attaques verbales.
Issu d’une lignée politique marquante, Miguel Uribe était le petit-fils de l’ancien président Julio César Turbay et le fils de Diana Turbay, journaliste tuée lors d’une opération de sauvetage contre le cartel de Medellín. Après un début de carrière au Parti libéral comme conseiller municipal de Bogota en 2012, il avait occupé le poste de secrétaire du gouvernement de la capitale entre 2016 et 2018, sous le maire Enrique Peñalosa.
En 2022, il avait rejoint le Centre démocratique, menant la liste sénatoriale du parti et accédant ainsi au Congrès. Devenu l’un des plus virulents opposants à Gustavo Petro, il avait officialisé sa candidature présidentielle en octobre 2024.
Les enquêteurs n’ont pas encore déterminé qui a commandité l’attaque ni quels en étaient les motifs exacts. Mais pour beaucoup, la mort de Miguel Uribe marque un retour inquiétant à la violence politique qui a ensanglanté la Colombie dans les années 1980 et 1990.