Face aux tensions croissantes autour des flottilles humanitaires en direction de Gaza, l’Italie a renforcé sa présence militaire en Méditerranée. Le ministre italien de la Défense, Guido Crosetto, a annoncé jeudi l’envoi d’un second navire de guerre pour escorter la flottille internationale Sumud (« Persévérance »), après une attaque signalée par des drones israéliens contre la flotte. Cette initiative vise à garantir la sécurité des citoyens italiens à bord et à assurer que l’aide humanitaire parvienne sans entrave aux populations de Gaza.
Crosetto a souligné que la mission principale de Rome est de protéger la vie des civils et d’éviter tout incident pouvant entraver l’effort humanitaire. La décision italienne intervient après que la « Flottille de résilience mondiale » a été visée par plusieurs projectiles, provoquant des perturbations des communications et activant les protocoles d’urgence sur tous les navires. Les attaques se sont produites au sud-ouest de l’île grecque de Crète, dans des eaux internationales, selon les responsables de la flotte.
Une frégate, navire polyvalent de la marine italienne, a été dépêchée pour assurer la protection, la surveillance et la défense anti-aérienne et anti-sous-marine de la flottille. L’Espagne a également annoncé l’envoi d’un navire militaire pour renforcer la sécurité des embarcations.
Parallèlement, la Première ministre italienne, Giorgia Meloni, a confirmé à l’Assemblée générale de l’ONU que l’Italie soutiendrait certaines propositions de sanctions européennes contre Israël, tout en précisant qu’elle ne considérait pas l’État hébreu comme l’unique responsable du conflit à Gaza. Elle a rappelé que le Hamas avait déclenché les hostilités et qualifié la flottille humanitaire de « dangereuse et irresponsable ».
Le ministère israélien des Affaires étrangères a pour sa part réitéré sa position : il « ne permettra pas à la flottille de violer le blocus naval ou d’entrer dans une zone de combat active », estimant que le voyage servirait les objectifs du Hamas et constituerait une violation des exigences de sécurité.
La flottille Sumud, composée d’une cinquantaine d’embarcations civiles, rassemble des militants, des avocats et des personnalités comme l’activiste climatique Greta Thunberg. Partie de Barcelone début septembre, elle avait déjà été contrainte de rebrousser chemin en raison de conditions météorologiques défavorables. Malgré les attaques, aucun blessé n’est à déplorer, mais la situation demeure tendue et met en lumière la complexité de l’acheminement d’aide humanitaire dans une zone sous blocus depuis près de deux ans.
Le Comité international pour briser le siège de Gaza a appelé tous les États membres de l’ONU à assurer une protection efficace de la flottille, via des escortes navales, des observateurs diplomatiques et une présence internationale publique, afin de garantir le respect du droit humanitaire et la continuité de la mission.