L’ancien commissaire européen Didier Reynders, ancien ministre belge des Finances et des Affaires étrangères, s’effondre dans un scandale financier qui sent la poudre à canon. Inculpé pour blanchiment d’argent et d’autres délits potentiels, celui qui gelait les milliards russes voit son empire de cash suspect s’effondrer sous les assauts d’une enquête implacable. Près d’un million d’euros en liquidités douteuses, justifiés par des tableaux et antiquités fictives, puis recyclés via la Loterie nationale : l’ironie est cruelle. À Bruxelles, Ursula von der Leyen, son ancienne alliée, reste silencieuse, tandis que les eurocrates retiennent leur souffle.
Entre 2008 et 2018, Reynders dépose 700 000 euros en espèces sur son compte ING. Les justificatifs officiels invoquent des ventes d’œuvres d’art et d’antiquités. Mais lorsque les enquêteurs perquisitionnent chez l’antiquaire Olivier Theunissen, figure du Sablon, et chez son ancien bras droit Jean-Claude Fontinoy, ils ne trouvent… rien. Ni tableaux, ni antiquités, ni factures : un vide total. Même un autre brocanteur bruxellois lié à l’entourage de Reynders ne livre aucune trace des transactions prétendues. Le juge d’instruction Olivier Leroux conclut à un montage fictif destiné à blanchir de l’argent sous couvert de passion pour l’art..
En 2018, Reynders change de stratégie. Les dépôts bancaires étant trop visibles, il se tourne vers la Loterie nationale. Dans une station-service d’Uccle, il investit 200 000 euros en e-tickets sur cinq ans, parfois 3 000 euros par jour. La méthode est simple : miser gros, gagner juste assez, puis transférer les gains sur son compte pour les blanchir. La Loterie, alertée en 2022 par ces mises massives, signale les transactions au parquet. Une vendeuse confie au Soir : « Il jouait comme un possédé. » L’avocat de Reynders invoque une addiction au jeu, mais les enquêteurs voient un schéma classique de recyclage de fonds.
ING Belgique, chargée de surveiller ces flux, tarde à agir. Bien que les dépôts suspects soient signalés en interne dès 2018, la banque n’alerte la CTIF qu’en 2023. Résultat : une instruction pour trafic d’influence est ouverte contre l’établissement. La Banque nationale de Belgique surveille désormais de près le dossier. Quant à Bernadette Prignon, épouse de Reynders et magistrate honoraire, elle est entendue mais non inculpée, nourrissant les soupçons de traitement privilégié.
À la Commission européenne, le choc est profond. Reynders, présenté comme « rempart de l’État de droit » par Ursula von der Leyen, pilotait le gel de milliards d’euros d’actifs russes destinés à l’Ukraine. Ironie cruelle : le geôlier des oligarques brassait son propre argent sale. Von der Leyen reste muette Les Verts et les Socialistes exigent une commission d’enquête sur les conflits d’intérêts, tandis que le MR botte en touche : « Affaires privées, sans lien avec ses fonctions. »
Sur X, la colère gronde. Un ancien colonel tweete : « Le chasseur de corruption russe se noie dans son propre bourbier. » Florian Philippot renchérit : « L’UE, institution la plus pourrie du monde !


























