La Tunisie a demandé au Haut-commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) de se préparer à fournir une aide au pays d’Afrique du Nord en cas d’afflux important de réfugiés en provenance de Libye.
Les préoccupations du gouvernement tunisien ont vu le jour lors d’une réunion entre le ministre de la Défense, Imad Hazgui, et le représentant du « HCR à Tunis, Hanane Hamdan. Le ministre a souligné la précarité de la situation sécuritaire en Libye et a réaffirmé la responsabilité de l’ONU à fournir un soutien matériel et logistique à la Tunisie en cas d’un exode des demandeurs d’asile. « La Tunisie suit attentivement l’évolution de la situation en Libye et est prête à faire face à toute éventualité, affirmant la volonté de l’institution militaire de coopérer avec le HCR dans tous les domaines », lit-on à la fin du communiqué rédigé par le ministère de la Défense..
La situation en Libye s’est encore aggravée en raison du coronavirus et de la poursuite de la guerre civile. Actuellement, les forces du gouvernement de l’accord national de Tripoli (GNA) continuent d’avancer dans les zones à l’ouest de la capitale et vers la base aérienne d’Al-Watiya, même après que les troupes de l’armée nationale libyenne (LNA) ont mené de nouvelles attaques dans les mêmes zones. La base aérienne d’al-Watiya, située à 140 km au sud-ouest de Tripoli, avait été conquise en 2014 par des milices fidèles au général Haftar. Al-Watiya a été la première cible de l’opération source de paix, effectué par les forces du GNA le 25 mars. Dans le cadre de cette opération, à partir du 13 avril, l’armée de Tripoli a réussi à prendre le contrôle de vastes zones à l’ouest de la capitale, soit environ 500 km de bande côtière. Parmi les dernières villes conquises figurent Sorman et Sabrata, Mitrid et al-‘Ajilat. Il s’agissait de la première avancée de l’armée de Tripoli depuis que les forces de l’armée nationale libyenne se sont lancées dans l’offensive visant à conquérir la capitale libyenne le 4 avril 2019.
Ces dernières semaines, les territoires libyens ont connu une escalade croissante, tandis que les affrontements se poursuivent dans le sud de la capitale. Ces derniers épisodes représentent une violation de la trêve préconisée par les Nations Unies et par plusieurs pays à l’échelle internationale, face à la propagation croissante des coronavirus, dans le monde comme dans les pays d’Afrique du Nord.
La Libye est la principale porte d’entrée des migrants africains qui espèrent atteindre l’Europe. Actuellement, il y a près de 700 000 migrants et réfugiés bloqués dans le pays d’Afrique du Nord. Plus de 16 700 personnes sont décédées en traversant la Méditerranée depuis 2015, dont au moins 241 cette année seulement. Selon l’Organisation internationale pour les migrations
OIM, plus de 500 migrants ont quitté la Libye ces derniers jours pour tenter de rejoindre l’Europe. Toutefois, la décision de certains pays européens, tels que
Malte et l’Italie à fermer ses ports aux navires engagés dans le sauvetage dans les opérations en Méditerranée, pour la durée de la » urgence en raison de coronavirus, elle pourrait conduire les migrants et les réfugiés bloqués en Libye pour se déplacer par voie terrestre à travers les frontières des pays voisins.