Le parti politique libyen « Ihya Libya » a proposé au secrétaire général des Nations unies Antonio Guterres une initiative qui prévoit des élections en décembre 2020 et Syrte comme « capitale politique ».
C’est dans un climat de tension croissant, dans lequel Syrte représente l’un des principaux objectifs de l’opération, actuellement en cours, lancée par les forces du gouvernement de Tripoli, également connu sous le nom de gouvernement d’accord national (GNA). En particulier, la proposition faite par le parti centriste « Ihya Libya » prévoit la création d’une « zone verte » à Syrte, ou d’une zone démilitarisée placée sous le contrôle des Nations Unies, où les fronts de combat actuellement actifs doivent également être « gelés ». Cette zone doit être localisée spécifiquement autour d’Ouagadougou. L’objectif, a précisé le parti, est d’empêcher Syrte de devenir le théâtre d’un affrontement régional et, plus précisément, entre l’Égypte et la Turquie,
Un autre point de l’initiative d’Ihya Libya est l’entrée de forces de police « hybrides », composées d’éléments de différentes régions libyennes et surveillées par des agents européens, canadiens et australiens. En outre, il a également été proposé la création d’un conseil municipal, composé de notables de Syrte de différentes tribus et présidé par des technocrates nés et élevés dans la ville, en plus du transfert de certaines institutions, notamment souveraines, dont la Banque centrale de la Libye, la National Oil Corporation et la Cour suprême. Ces institutions, selon le parti, devraient ensuite mettre en œuvre des changements au sein de leurs conseils d’administration, afin d’assurer une représentation équitable des trois régions libyennes et le succès des décisions conjointes.
Enfin, Ihya Libya a exhorté les autorités libyennes à collaborer avec la communauté internationale et les communautés libyennes locales afin d’organiser des élections législatives et présidentielles directes, transparentes et équitables d’ici le 31 décembre prochain, conformément à ce qui avait également été promis lors de la Conférence de Berlin. Du 19 janvier 2020, il s’agit d’une proposition déjà avancée également par le président de la Chambre des représentants établie à Tobrouk, Aguila Saleh, qui avait précédemment proposé de transformer Syrte en siège de l’exécutif libyen.
C’est précisément Aguila Saleh, partisan de l’Armée nationale libyenne (LNA), dirigée par le général Khalifa Haftar, de déclarer, le 24 juin, qu’il aurait demandé à l’Égypte d’intervenir militairement en cas d’agression contre Syrte, occupée par l’ANL depuis le 8 janvier. Dans ce contexte, l’armée Haftar a envoyé des milliers de mercenaires étrangers dans cette ville, se préparant à une bataille qui semble se rapprocher. Syrte est d’une importance stratégique, car elle est située à quelques kilomètres des principaux ports d’exportation de pétrole libyens. Enfin, contrôler cette région signifierait prendre le contrôle de la côte libyenne entre Tripoli à l’ouest et Benghazi à l’est. Pour ces raisons, le GNAil a déclaré qu’il était déterminé à entrer à Syrte, compte tenu du nouvel objectif de la présence russe en Libye et, par conséquent, de l’endroit le plus dangereux pour la paix et la sécurité de la Libye.