Le parti Baas du dirigeant syrien Bashar al-Assad a clairement remporté les élections législatives dans ce pays en guerre civile. Comme la commission électorale l’a annoncé mardi, le parti Baas et ses alliés ont remporté 177 sièges sur 250 lors des élections de dimanche dernier. À 33,2%, le taux de participation était nettement inférieur à celui du vote précédent en 2016. À cette époque, 57,6% des électeurs avaient voté.
La nette victoire du parti Baas était attendue, il n’y avait pas de vrais candidats de l’opposition. Des sanctions occidentales ont été imposées à plusieurs des candidats, dont l’homme d’affaires réélu Hussam Katirdschi.
C’était le troisième vote depuis le début de la guerre civile dans le pays arabe il y a neuf ans – et le premier qui a également eu lieu dans d’anciens bastions rebelles. Environ 70% du territoire de l’État sous le contrôle d’Al-Assad ont été élus. Au total, plus de 7 000 bureaux de vote ont été installés dans la région.
Les millions de réfugiés syriens vivant à l’étranger n’ont pas été autorisés à voter. À ce jour, la Syrie continue d’être témoin d’un conflit continu, qui s’est concentré ces derniers mois dans la région nord-ouest d’Idlib, le dernier bastion placé sous le contrôle de groupes rebelles qui s’opposent au régime d’Assad. D’une part, les forces gouvernementales sont soutenues par Moscou, tandis que de l’autre, les groupes d’opposition sont soutenus par Ankara. Cependant, le 5 mars, le président russe Vladimir Poutine et son homologue turc Recep Tayyip Erdogan ont conclu un accord de cessez-le-feu pour permettre le retour des réfugiés syriens à Idlib et Alep. Il s’agit cependant d’une trêve de plus en plus hésitante.
Selon le Centre syrien de recherche sur les politiques les pertes économiques causées par les neuf années de conflit s’élèvent à environ 530 milliards de dollars. 40% des infrastructures ont été endommagées, causant des pertes d’environ 65 milliards, et le taux de pauvreté est passé à 86%. Cela signifie que près de 22 millions de Syriens sont considérés comme pauvres. En termes de pertes en vies humaines, le conflit syrien a donc causé la mort de 690 000 personnes, dont 570 000 ont été tuées «directement», tandis que les autres sont mortes en raison de mauvaises conditions de santé. En parallèle, environ 13 millions de Syriens ont été contraints de fuir leur foyer, acquérant le statut de réfugié ou de personne déplacée, tandis que 2,4 millions d’enfants, soit environ 35% des Syriens en âge scolaire, ne peuvent pas aller à l’école.
Par ailleurs, la population palestinienne, en plus des écrivains, des journalistes et des militants, a exhorté le président syrien, Bashar al-Assad, à mettre fin à leurs projets de réorganisation et de réaménagement du camp de réfugiés de Yarmouk, qui priveraient des milliers de réfugiés palestiniens de leurs maisons.
L’installation de Yarmoukil avait été créée dans le sud de Damas en 1957, en tant que centre non officiel destiné à accueillir des Palestiniens contraints d’abandonner leur territoire d’origine après la création de l’État d’Israël en 1948. Avant le déclenchement de la guerre civile syrienne, dont le début remonte à au 15 mars 2011, Yarmouk abritait environ 160 000 réfugiés, qui représentaient la plus grande communauté palestinienne de Syrie. Puis, à partir de décembre 2012, le camp de réfugiés a été témoin de violents affrontements entre les forces gouvernementales et l’Armée syrienne libre (ESL), composée de déserteurs de l’armée syrienne régulière qui ont combattu aux côtés des rebelles. Par la suite, Yarmouk est passé sous le contrôle de groupes extrémistes, d’Al-Nusra, affilié à Al-Qaïda, à l’Etat islamique, jusqu’à ce qu’une offensive menée par l’armée d’Assad entre avril et mai 2018 la remette sous contrôle du régime. Cependant, au cours des deux dernières années, de nombreux habitants n’ont pas pu rentrer chez eux, la zone étant toujours couverte de gravats, selon le gouvernement.
Dans ce contexte, le Groupe de travail pour les Palestiniens de Syrie accuse le régime d’Assad d’avoir délibérément et systématiquement détruit le camp de Yarmouk, la cible de bombardements et d’offensives continus, menés sous le prétexte de libérer la zone de la menace terroriste mais qui, en fait, ils ont causé la mort, la destruction, la faim et des vagues de déplacements forcés. Enfin, le gouvernement syrien a présenté un plan de réorganisation et de réaménagement qui, comme le soulignent les militants, transforme Yarmouk en un «quartier du régime» de la classe moyenne supérieure, tandis qu’environ 60% des réfugiés risquent de perdre leurs propriétés.
En particulier, le projet, présenté par le gouvernement syrien fin juin, prévoit la division du camp en trois zones distinctes, en fonction de l’étendue du dommage subi. La zone avec les dégâts les plus importants s’élèvera à 93 hectares, la zone avec des dégâts de taille moyenne sera égale à 48 hectares, tandis que la zone ayant signalé de légers dégâts sera de 79 hectares. Selon ce qui a été établi, cependant, seule la population résidant dans la zone des dommages «mineurs», égaux à moins de 40% de la superficie totale du champ, pourra rentrer chez elle. Cela signifie que dans les 60% restants, qui abritent les quartiers les plus fréquentés et les routes principales, les résidents palestiniens risquent de voir leurs maisons expropriées par le gouvernement Assad. Ce dernier, pour sa part, entamera la reconstruction et la réorganisation des zones les plus touchées, en démolissant les bâtiments et les routes.
Par conséquent, il existe plusieurs organisations actives en faveur de la population palestinienne qui s’opposent au plan du gouvernement syrien, craignant qu’un tel projet, s’il était mis en œuvre, puisse provoquer une nouvelle «Nakba», ou un nouvel exode de la population palestinienne comme celui qui s’est produit pendant la guerre civile de 1947-48. En outre, le plan représenterait une forme d ‘ »agression » contre les propriétés, les magasins et les entreprises palestiniens et détruirait ainsi l’identité de toute une communauté. À cet égard, Yarmouk serait supprimé de la « carte des réfugiés palestiniens », car il acquerrait le statut de quartier de Damas.