Les milices pro-iraniennes, et en particulier les soi-disant Kataib Hezbollah, ont imposé de nouvelles conditions concerant la trêve annoncée le 11 octobre. La principale demande reste le retrait des forces américaines d’Irak.
En particulier, Abu Ali al-Askari, un agent de sécurité des milices, a déclaré sur son compte Twitter que ses partisans auraient sapé l’accord et reviendraient attaquer dans le pays dans le cas où les Forces de mobilisation populaire (PMF) et d’autres groupes affiliés sont visés par tout autre groupe ou faction, y compris les forces irakiennes elles-mêmes. Cela intervient après que, le 11 octobre, le porte-parole du groupe armé pro-iranien Kataib Hezbollah, Mohammed Mohi, ait révélé que toutes les factions de « résistance anti-américaine » en Irak se présentaient au gouvernement de Bagdad, un cessez-le-feu proposé sous conditions.
Plus précisément, ces forces se sont engagées à mettre un terme aux attaques et aux offensives contre les forces américaines stationnées en Irak si les autorités de Bagdad présentent un programme fixant les dates d’expulsion des troupes de Washington du pays. Les milices pro-Téhéran, dans une revendication claire des attaques menées contre des cibles américaines, n’ont pas donné de délai précis pour la présentation de ce programme, mais ont précisé par la suite qu’une condition préalable nécessaire au respect de la trêve est la suspension des attaques des Irakiens ou d’autres groupes, et l’application de ce qui a été proposé au Parlement le 5 janvier 2020.
La trêve annoncée le 11 octobre fait suite à la perpétration de plus de 30 attaques contre des bases et des installations américaines en Irak au cours de l’année écoulée depuis octobre 2019, conduisant Washington à menacer de représailles contre les milices. Les Irakiens pro-iraniens, en référence aux soi-disant brigades du Hezbollah, tenus pour responsables de diverses attaques. La série d’attaques s’est produite au tournant d’un épisode considéré comme le comble des tensions entre l’Iran et les États-Unis sur le sol irakien, à savoir la mort du général en charge de la Force Qods, Qassem Soleimani, et du commandant adjoint des Forces de mobilisation populaire. Abu Mahdi al-Muhandis, tué le 3 janvier à la suite d’un raid ordonné par le chef de la Maison Blanche, Donald Trump, contre l’aéroport international de Bagdad.
Cet épisode, ainsi que d’autres survenus entre décembre 2019 et janvier 2020, ont été considérés comme une forme de violation de la souveraineté irakienne par Washington. C’est pourquoi le Parlement de Bagdad, le 5 janvier, avait proposé au gouvernement d’expulser toutes les forces étrangères, et en particulier les forces américaines, du pays. Dans ce contexte, Washington et Bagdad ont tenu le 11 juin la première série de pourparlers sur le soi-disant « dialogue stratégique » promu par le Premier ministre irakien Mustafa al-Kadhimi. Le dialogue vise à définir le rôle des États-Unis dans les territoires irakiens et à discuter de l’avenir des relations économiques, politiques et sécuritaires entre les deux pays, dans le but ultime de créer une sorte de stabilité dans l’axe Washington-Bagdad, et renforcer les liens entre les deux pays sur la base d’intérêts mutuels.
les États-Unis ont averti l’Irak que l’administration actuelle prévoyait de fermer son ambassade à Bagdad d’ici trois mois à moins que le gouvernement irakien ne mette un terme à la vague d’attaques de missiles par les milices chiites. Face à cette hypothèse, le Premier ministre irakien, Mustafa al-Kadhimi, s’est engagé à sauvegarder la sécurité des missions étrangères en Irak et à limiter la possession d’armes aux seules forces gouvernementales. La crainte est qu’une telle initiative pourrait également pousser d’autres pays à retirer leurs représentants diplomatiques d’Irak.
Pour al-Kadhimi, fermer des ambassades étrangères dans le pays revient à mettre fin à la coopération économique et militaire avec ses partenaires à un moment où l’Iraq est confronté à de grands défis. Dans ce contexte, le 6 octobre, le Premier ministre iraquien a indiqué qu’il avait formé une commission chargée d’enquêter sur les violations du «prestige» de l’Iraq, ou sur les épisodes qui ont porté atteinte à la sécurité, à la dignité et à la souveraineté Iraquien. , contre des obligations établies au niveau international, risquant de saper les relations internationales de l’Irak et l’avenir du pays. La référence va également aux tensions entre Washington et Téhéran sur le sol irakien.