L’Égypte a déclaré à plusieurs reprises qu’elle soutenait les efforts du président yéménite, Rabbo Mansour Hadi, visant à ramener la paix et la stabilité dans le pays, convaincu que sa sécurité nationale est liée à celle du Golfe. Sur la base de cette considération, le Caire a participé à la coalition internationale dirigée par l’Arabie saoudite engagée dans la lutte contre les rebelles chiites houthis.
Au début de l’opération «Tempête décisive», lancée par la coalition le 26 mars 2015, l’Égypte a offert sa contribution en envoyant 4 navires de guerre et une frégate à déployer dans le golfe d’Aden, qui étaient alors positionnés dans le détroit par Bab al-Mandeb. D’ici, depuis le 30 mars 2015, des attentats à la bombe sont menés contre les milices rebelles houthis, pour contrer leur avance vers l’aéroport international d’Aden, la capitale provisoire du Yémen. Comme l’a rapporté le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi le 4 avril 2015, la sauvegarde de la sécurité des transports maritimes et des routes commerciales dans la mer Rouge et le détroit de Bab al-Mandeb est une priorité pour le Caire.
La participation égyptienne au conflit yéménite voit également la présence d’au moins 800 soldats, envoyés sur les fronts yéménites le 15 septembre 2015. Ensuite, selon ce qu’un général saoudien a rapporté le 16 avril 2017, al-Sissi a offert au Royaume d’autres troupes au sol, pour un montant d’environ 40 000 soldats . L’offre a cependant été rejetée par Riyad, qui a déclaré vouloir construire une armée yéménite forte, capable de sauvegarder la sécurité du pays également à l’avenir.
Dans le cadre du conflit yéménite, le Caire participe également par le biais des forces aériennes, comme en témoigne l’attaque du 3 août 2015 contre la base d’al-Anad dans le sud du Yémen, lorsque des avions égyptiens garantissaient le soutien des troupes au sol yéménites. Plus précisément, l’Égypte a envoyé 16 avions de combat au Yémen.
À la lumière des tensions persistantes, le Conseil de la défense nationale a encore prolongé la participation militaire de l’Égypte à la coalition le 22 janvier 2017, sans définir combien de temps cela durerait. À cette occasion également, il a été précisé que l’objectif était de défendre la sécurité de l’Égypte et de la région arabe, en accordant une attention particulière au golfe, à la mer Rouge et au détroit de Bab al-Mandeb.
Selon Tarek Fahmy, professeur de sciences politiques à l’Université du Caire, l’Égypte suit de près l’évolution de la situation au Yémen depuis le déclenchement du conflit, mais en même temps n’a jamais participé à des négociations directes, fondées sur une politique de non-implication, qu’il ne serait prêt à transgresser que si ses propres intérêts sont menacés. Dans ce contexte, selon l’enseignant égyptien, tous les acteurs du conflit yéménite, que ce soit les pays du Golfe, le gouverneur yéménite, les séparatistes du sud ou les rebelles houthis, considèrent l’Égypte comme un médiateur crédible. À cet égard, le 21 juin, le Conseil de transition sud il a dit qu’il était aux côtés du Caire pour la défense de ses territoires et frontières, dont la sécurité est mise à mal, selon le JTS, par des groupes affiliés au Qatar, à la Turquie et aux Frères Muslim.
Selon un rapport de l’Institute (SIPRI), pour le mois de mars 2020, sur la période 2015-2019, l’Arabie saoudite et l’Égypte figuraient parmi les cinq principaux importateurs d’armes. Plus précisément, le Caire a importé 212% d’armements de plus au cours des cinq années précédentes, 2011-2014, et, selon le SIPRI, cela pourrait également être justifié par son implication continue dans le conflit yéménite.
Plus récemment, le 20 juillet 2020, le Premier ministre égyptien, Mostafa Mabdouly, a réitéré le soutien de son pays aux efforts de Hadi pour restaurer la sécurité au Yémen. Des déclarations similaires sont également arrivées le 13 septembre du ministère des Affaires étrangères du Caire, qui a condamné les attaques perpétrées par les milices houthies contre la population civile, se référant surtout aux épisodes qui se sont déroulés dans le gouvernorat de Maarib. Dans le même temps, l’Égypte a salué l’engagement du Royaume saoudien, promoteur de l’accord de Riyad, signé le 5 novembre 2019 par le Southern Transition Council (STC) et le gouvernement yéménite légitime. Pour le Caire, ceux de l’Arabie saoudite sont des tentatives pour parvenir à un cessez-le-feu et la paix au Yémen, ainsi que pour restaurer les institutions étatiques, base de la stabilité politique.