Le gouvernement de Tripoli, également connu sous le nom de gouvernement d’accord national (GNA), a annoncé que le Premier ministre Fayez al-Sarraj quitterait ses fonctions dès la nomination d’un nouveau pouvoir exécutif. Entre-temps, la nomination d’un envoyé spécial de l’ONU est également en attente.
Après des mois d’attente, la Mission d’appui en Libye (MANUL) pourrait enfin avoir un représentant. Selon des sources diplomatiques, parmi les candidats possibles figure l’ancien homme politique et diplomate bulgare Nikolai Mladenov, actuel envoyé de l’ONU pour le processus de paix au Moyen-Orient, poste qu’il a occupé en 2015. Cependant, les pays africains ont montré leur opposition à nomination de Mladenov, faisant valoir qu’une personne d’ascendance africaine doit jouer un rôle de médiateur dans la crise libyenne.
Cela fait des mois que les Nations Unies sont à la recherche d’un délégué qui pourrait remplacer Ghassan Salamé, qui a démissionné de ses fonctions le 2 mars. À l’heure actuelle, à sa place se trouve la correspondante par intérim, Stephanie Williams, également protagoniste des récentes réunions visant à définir l’avenir politique de la Libye. Dans un premier temps, l’ancien ministre algérien des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra a été proposé, mais les États-Unis se sont opposés à sa nomination à la tête de la Mission de la MANUL, malgré la quasi unanimité et la satisfaction des autres membres du Conseil de sécurité.
Ensuite, le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a suggéré, à la place de Salamé, l’ancien ministre des Affaires étrangères du Ghana et actuel envoyé de l’ONU auprès de l’Union africaine, Hanna Tetteh, alors que les États-Unis avaient proposé la l’ancien Premier ministre danois, Helle Thorning-Schmidt, mais certains diplomates ont déclaré que la femme se retirerait et que les États-Unis chercheraient un nouveau candidat. Washington, pour sa part, a précédemment déclaré qu’il soutiendrait la nomination du candidat après que le secrétaire général de l’ONU ait également nommé un médiateur spécial.
Dans l’intervalle, les protagonistes de la crise libyenne ont entrepris des préparatifs pour concrétiser ce qui avait été établi lors des dernières réunions, y compris le Forum de dialogue politique, qui s’est tenu à Tunis du 9 au 15 novembre. L’une des initiatives futures sera de désigner une nouvelle autorité exécutive et d’organiser des élections présidentielles et législatives, dont la date a été fixée au 24 décembre 2021. Dans ce contexte, Ghaleb Al-Zaqlai, porte-parole du Conseil présidentiel libyen, a déclaré qu’al-Sarraj ne renoncera à son poste qu’après avoir choisi une nouvelle autorité exécutive. Le Premier ministre de Tripoli, ainsi que le chef du Conseil présidentiel, a été annoncé le 16 septembre, avec qui il s’est dit prêt à quitter ses fonctions à l’issue des pourparlers qui aboutiront à la formation d’un nouveau gouvernement et à la nomination d’un nouveau Premier ministre.
En parallèle, les préparatifs des élections du 24 décembre 2021 ont commencé. À cet égard, al-Sarraj devrait rencontrer dans les prochains jours le chef de la Haute Commission électorale, Imad Al-Sayeh, pour discuter des critères à suivre dans le déroulement du processus électoral et du budget à allouer. Cependant, une autre question à résoudre avant les élections est le référendum sur le projet de nouveau texte de la Constitution. De plus, les participants au Forum tunisien n’ont pas réussi à trouver un consensus complet sur les critères de candidature, les mécanismes de sélection des candidats ainsi que sur la «base constitutionnelle».
Pendant ce temps, le 17 novembre, les forces de Tripoli ont rapporté que pour ouvrir la route reliant les villes de Syrte et Misurata, il faudra d’abord terminer les opérations de déminage et attendre le retrait des mercenaires et combattants de l’Armée nationale libyenne (ANL), dirigée par le général Khalifa Haftar.
Enfin, toutes les parties doivent s’engager à respecter le cessez-le-feu et à appliquer les dispositions des accords signés ces dernières semaines. Cette déclaration intervient après que, le 12 novembre, l’armée du GNA ait déclaré qu’elle avait surveillé une certaine mobilisation militaire près de Syrte et d’al-Jufra, suggérant que les forces de Haftar ne retireraient pas leurs milices, comme convenu à Genève.