Neuf patients, atteints de Covid-19, sont décédés en raison d’un manque d’approvisionnement en oxygène dans un hôpital situé près de la capitale Amman. Suite à l’incident, le ministre de la Santé, Natheir Obeidat, a démissionné, assumant la responsabilité «morale» de l’incident, tandis que des groupes de manifestants descendaient dans la rue.
La nouvelle de la mort a été rapportée par des sources médiatiques du Royaume hachémite le 13 mars. Les patients ont été hospitalisés à l’hôpital al-Salt, situé à environ 20 km de la capitale jordanienne, Amman. Le monarque du Royaume, le roi Abdallah II, s’est ensuite rendu sur les lieux, afin d’apaiser la colère d’environ 150 proches des victimes décédées et, en dénonçant l’incident, a ordonné la suspension du directeur de l’hôpital, placé par la suite en garde à vue avec quatre autres fonctionnaires de l’installation d’al-Salt. «Comment une telle chose a-t-elle pu arriver. C’est inacceptable »ont été les propos du souverain, tandis que le Premier ministre d’Amman, Bisher al-Khasawneh, a demandé le lancement d’enquêtes, visant à comprendre la dynamique de l’incident. En parallèle, le ministre de la Santé a tenu une conférence de presse,
C’est le ministre lui-même qui a dit que la question était réglée et que les patients recevaient actuellement les fournitures nécessaires en oxygène. Selon des sources médicales de l’établissement, les patients étaient privés d’oxygène depuis environ deux heures, de 7 h 30 à 9 h 30 du matin, ce qui a poussé le personnel hospitalier à demander de l’aide aux ambulances et aux équipes de protection civile. Les soins intensifs, la maternité et ceux utilisés pour traiter les patients atteints de coronavirus ont été touchés. Certains témoins ont rapporté que, au moment où l’oxygène était épuisé, les membres de la famille des patients ont été forcés d’effectuer une réanimation cardio-pulmonaire pour essayer de garder leurs proches en vie. Un médecin a alors signalé que la situation générale à l’hôpital était « catastrophique », ainsi qu’illégale, considérant que, face à un nombre croissant de patients touchés par Covid-19, le personnel de l’établissement est resté inchangé et, à la au moment de l’incident, 4 infirmières ont pris en charge environ 120 patients.
Entre-temps, la population jordanienne, à partir du même jour, s’est déversée dans les rues du pays, d’Amman à Jerash en passant par Aqaba et Irbid, malgré les restrictions imposées par les autorités du Royaume pour faire face à la pandémie persistante. . Pour les Jordaniens, l’incident a été causé par l’insuffisance du système de santé publique, incapable de gérer les infections croissantes. Face à cela, les centaines de manifestants ont demandé la démission de toute l’équipe gouvernementale, ainsi que la dissolution de la Chambre des représentants, la suspension de la loi sur la défense et la recherche de solutions extraordinaires pour faire face à l’urgence sanitaire. Dans ce contexte, hier, le Parlement jordanien a tenu une session d’urgence au cours de laquelle il a été décidé de créer un comité spécial pour enquêter sur l’incident d’al-Salt, tandis que plusieurs parlementaires ont appelé à la démission de l’exécutif.