Le président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, a déclaré que les élections, prévues pour le mois de mai, seront reportées jusqu’à ce qu’il soit également possible de voter dans les territoires de Jérusalem-Est, placés sous le contrôle d’Israël.
De cette manière, la Palestine, se trouve une fois de plus à reporter un processus électoral tant attendu, car on espérait pouvoir remédier aux divisions internes du système politique palestinien. C’est Abbas lui-même qui a annoncé le 15 janvier dernier la tenue d’élections législatives et présidentielles, les premières pour la Palestine au cours des 15 dernières années. Celles-ci étaient prévues respectivement le 22 mai et le 31 juillet, tandis que les élections du Conseil national, l’organe législatif de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP), devaient avoir lieu le 31 août.
Cependant, lors d’une réunion avec divers groupes palestiniens, le président a affirmé qu’il n’est pas possible d’aller aux urnes si Israël ne garantit pas la candidature et les procédures de vote également à Jérusalem-Est, la « future capitale » de l’Etat palestinien. Selon le dirigeant, il a été demandé à la communauté internationale d’exercer des pressions sur Israël, afin que cela permette au processus électoral de se dérouler également dans les zones qu’elle occupe depuis 1967.
Pour le moment, même les efforts internationaux n’ont pas abouti. au résultat souhaité. Pour cette raison, il a été décidé de reporter les élections « jusqu’à ce qu’il n’y ait aucune garantie sur Jérusalem ». Pendant ce temps, a déclaré le dirigeant, les groupes palestiniens continueront de se rencontrer et de dialoguer et travailleront pour renforcer l’Organisation de libération de la Palestine.
Avant l’annonce d’Abbas, alors que des rumeurs circulaient sur l’éventuel report des élections, la Commission électorale palestinienne avait clairement indiqué que 6 300 électeurs de Jérusalem-Est devraient soumettre leur bulletin de vote par l’intermédiaire des bureaux de poste israéliens, conformément à un accord conclu en 1995, tandis que 150 000 autres auraient pu voter avec ou sans l’autorisation israélienne.
À la lumière de cela, certains avaient souligné que le nombre de citoyens nécessitant une autorisation israélienne est faible et n’aurait pas d’effet décisif sur le résultat final.
À ce jour, aucune déclaration n’a été reçue d’Israël concernant son autorisation pour le processus électoral à Jérusalem-Est. Avant l’annonce du 29 avril, le Ministère israélien des affaires étrangères avait déclaré que les élections en Palestine étaient une l’intention d’intervenir ou de les entraver. Cependant, aucune référence n’a été faite à Jérusalem, qu’Israël considère comme une capitale indivisible. C’est Abbas qui a déclaré qu’il n’avait encore reçu aucune autorisation, probablement aussi à la lumière de l’absence de gouvernement en Israël.
La décision d’Abbas, considérée par certains analystes comme une annulation plutôt qu’un report, n’a pas été sans critiques, notamment par des opposants qui estiment que le dirigeant palestinien n’est pas intéressé par les élections et craint simplement la défaite, conscient des différences au sein de son mouvement, le Fatah. Le groupe rival, le Hamas, qualifié de terroriste par plusieurs États occidentaux, était considéré comme mieux organiser et bien placer pour gagner du terrain en Cisjordanie.
Sur le plan international, plusieurs voix se sont exprimées en faveur des élections en Palestine. À cet égard, le Conseil de sécurité de l’ONU, a de nouveau exhorté les parties concernées à autoriser le vote dans tous les territoires palestiniens, y compris Jérusalem-Est. En particulier, il a été souligné que le peuple palestinien souhaitait assumer la responsabilité de son propre destin et exercer ses droits inaliénables.