Rifaat al-Assad est accusé d’avoir ordonné des crimes en tant que commandant à Hama en février 1982, a déclaré le procureur général suisse.
Les procureurs fédéraux suisses ont renvoyé en justice l’ex-vice-président syrien Rifaat al-Assad, l’oncle de l’actuel président du pays, pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité qui auraient été commis il y a plus de quatre décennies.
Le bureau du procureur général a déclaré mardi que l’homme de 86 ans avait été accusé des crimes commis en février 1982 alors qu’il était commandant des brigades de défense qui ont mené une attaque dans la ville syrienne de Hama lors d’un conflit entre l’armée et l’opposition. Cette année-là, les forces de sécurité ont tué des milliers de personnes pour écraser un soulèvement des Frères musulmans dans le centre-ville.
Un membre des Gardiens de la révolution iraniens et deux autres personnes tués dans une attaque en Syrie
« L’accusé est accusé d’avoir ordonné des homicides, des actes de torture, des traitements cruels et des détentions illégales (…) en sa qualité de commandant des brigades de défense (…) et de commandant des opérations à Hama », a indiqué le bureau dans un communiqué.
Il a indiqué que les « crimes de guerre et crimes contre l’humanité » présumés dont il était accusé avaient eu lieu « dans le contexte du conflit armé et de l’attaque généralisée et systématique lancée contre la population de la ville de Hama ».
Selon l’acte d’accusation, le conflit aurait causé entre 3 000 et 60 000 morts à Hama, pour la plupart des civils.
Les procureurs présenteront leur dossier devant le tribunal pénal fédéral de Bellinzone, dans le sud du pays, a indiqué le parquet général, sans préciser de date.
Après avoir été reconnu coupable en France d’utilisation illégale de fonds publics syriens et condamné à quatre ans de prison, son neveu, le président syrien Bachar al-Assad, l’a autorisé à retourner en Syrie déchirée par la guerre, mettant ainsi fin à plus de 30 ans d’exil en France. .
La plainte contre lui a été déposée pour la première fois en 2013 par TRIAL International, un groupe de défense des droits qui travaille avec les victimes et pousse la Suisse à poursuivre en justice les criminels internationaux présumés.
La procédure pénale en Suisse a finalement été engagée dans le cadre de la juridiction dite internationale, qui permet aux pays de poursuivre les crimes contre l’humanité, les crimes de guerre et le génocide présumés, quel que soit le lieu où ils ont été commis.
Les autorités suisses ont déterminé qu’Al-Assad se trouvait en Suisse lorsque l’enquête officielle a été lancée par les enquêteurs du pays.
En vertu de l’ancien Code pénal militaire suisse, les crimes de guerre sont considérés comme des infractions pénales dans le pays depuis 1968, quels que soient le lieu où ils ont été commis et la nationalité des auteurs ou des victimes