Après le scandale des faux diplômes universitaires, le président tunisien Kais Saied a pris la décision de révoquer le ministre de l’Éducation, Mohamed Ali Al-Boughdiri, et de nommer Salwa Al-Abbasi pour le remplacer, selon un communiqué publié lundi soir par la présidence, sans donner de détails sur les raisons de cette destitution.
Al-Boughdiri, également leader de l’Union générale tunisienne du travail, avait assumé ses fonctions depuis la fin de janvier 2023, tandis que la nouvelle ministre occupait le poste d’inspectrice générale de l’enseignement secondaire au sein du ministère de l’Éducation.
Bien que la présidence n’ait pas explicitement mentionné les motifs de ce limogeage, il est supposé que cela est lié à la négligence présumée du ministre révoqué concernant les affaires de diplômes académiques frauduleux. Le nouveau ministre a dévoilé ces irrégularités et a accusé un haut responsable du ministère de l’Éducation d’être impliqué dans cette affaire, affirmant que le ministre révoqué avait accédé au dossier frauduleux.
Salwa Al-Abbasi est la première femme à occuper le poste de ministre de l’Éducation, un ministère crucial avec une grande influence et un grand nombre de membres impliqués. Elle est réputée pour ses désaccords notables avec les syndicalistes, en particulier sur les questions financières concernant les enseignants.
Le mandat d’Al-Boughdiri à la tête du ministère de l’Éducation a été marqué par des tensions avec les syndicats de l’éducation, qui ont organisé plusieurs grèves pour obtenir des améliorations financières. En réponse, le ministre a décidé de suspendre les salaires de milliers d’enseignants et de licencier des centaines de directeurs d’école, ce qui a exacerbé les tensions dans le secteur de l’éducation.
Le limogeage d’Al-Boughdiri survient environ deux semaines après le limogeage du ministre des Transports, Rabie Al-Majidi, de la ministre de la Culture, Hayat Qatat Al-Qarmazi, ainsi que d’autres hauts responsables dirigeant des institutions gouvernementales sensibles