L’arrestation de l’opposant et ancien parlementaire égyptien, Ahmed al-Tantawi, a eu lieu lundi dans une cour du Caire, suite à une décision en appel confirmant sa condamnation à un an de prison. Cette mesure marque une étape sombre dans le paysage politique de l’Égypte contemporaine, étant donné que son incarcération fait suite à une condamnation confirmée en appel pour des infractions liées à sa tentative de candidature à l’élection présidentielle de décembre.
Al-Tantawi, qui avait tenté de se présenter à cette élection remportée par Abdel Fattah al-Sissi, avait été initialement condamné en février pour avoir distribué des formulaires de soutien à sa candidature sans autorisation officielle, une pratique jugée irrégulière. Malgré ses contestations, sa peine a été confirmée, accompagnée de travaux forcés, et il a été immédiatement appréhendé dans la salle d’audience.
Cette affaire n’est pas isolée, puisqu’une vingtaine de membres de sa campagne présidentielle ont également été condamnés dans des circonstances similaires. De plus, al-Tantawi se voit désormais interdit de se présenter aux élections parlementaires pour les cinq prochaines années.
L’opposant a vivement critiqué les autorités pour avoir entravé ses efforts visant à recueillir le soutien nécessaire pour sa candidature, dénonçant des manœuvres délibérées pour empêcher ses partisans de remplir les formalités requises. Malgré ses efforts, il n’a réussi à obtenir que 14 000 signatures sur les 25 000 nécessaires pour se présenter au scrutin.
Ces événements suscitent des préoccupations croissantes quant à l’état de la démocratie en Égypte, avec des allégations d’utilisation de moyens répressifs pour éliminer les opposants potentiels. Les critiques, y compris des organisations telles que Human Rights Watch, pointent du doigt un système politique qui restreint sévèrement la participation et qui réprime toute forme d’opposition.
En tant que grand allié des Occidentaux au Moyen-Orient, le gouvernement égyptien est régulièrement sous le feu des projecteurs pour ses pratiques concernant les droits de l’homme, avec des milliers de détenus politiques et une répression systématique de toute forme d’opposition.
Dans ce contexte, l’arrestation d’al-Tantawi soulève des questions cruciales sur l’état de la démocratie et des droits politiques en Égypte, alimentant le débat sur la nécessité d’une réforme politique et d’une plus grande ouverture démocratique dans le pays.