Des milliers de Kenyans se retrouvent piégés au Qatar, considérés comme des réfugiés en raison des promesses d’emploi trompeuses faites par des agents malhonnêtes. Selon Alfred Mutua, secrétaire du Cabinet du Travail et de la Protection sociale du Kenya, environ 5 000 Kenyans vivent actuellement dans des conditions précaires, victimes d’escroqueries qui les ont conduits à quitter leur pays à la recherche de meilleures opportunités.
L’exode massif de ces travailleurs a coïncidé avec la période de la Coupe du Monde, attirant de nombreuses personnes séduites par l’idée de trouver un emploi rémunérateur. Mutua a expliqué que ces agents, en échange de frais oscillant entre 200 000 et 250 000 shillings, avaient promis des emplois qui, pour la plupart, ne se sont jamais concrétisés. Désormais bloquées au Qatar, ces victimes reçoivent une assistance quotidienne de l’Organisation internationale pour les migrations, illustrant l’ampleur de cette crise.
Le gouvernement kenyan est confronté à un défi majeur : démanteler les réseaux d’agents frauduleux qui exploitent la vulnérabilité de la population. Mutua a souligné l’importance cruciale de sensibiliser les candidats potentiels aux risques associés à ces opportunités d’emploi à l’étranger. Il a également évoqué une situation alarmante lors d’un récent programme de recrutement, où des agents non autorisés ont réussi à collecter les passeports des candidats, compromettant ainsi le processus de sélection.
Le Kenya a une longue tradition d’exportation de main-d’œuvre, mais la situation actuelle met en lumière les dangers inhérents à ce système. Les initiatives récentes, telles que l’envoi de travailleurs en Israël ou en Allemagne, visent à réduire le chômage dans le pays. Bien que ces programmes puissent générer des emplois, ils doivent s’accompagner de mécanismes de protection adéquats pour éviter que des situations similaires à celle des réfugiés au Qatar ne se reproduisent.
Un rapport de la Banque mondiale souligne une tendance vers l’exportation de main-d’œuvre qualifiée, notamment dans des secteurs tels que la technologie et la finance. Cependant, cette transition nécessite une gestion minutieuse afin d’assurer la sécurité et le bien-être des travailleurs.