L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a lancé, lundi, un appel pressant à Israël pour obtenir la libération immédiate du Dr Hossam Abou Safiya, directeur de l’hôpital Kamal Adwan, situé dans le nord de la bande de Gaza. Le Dr Abou Safiya a été arrêté lors d’un raid mené par les forces israéliennes contre cet établissement, qui a également conduit à l’évacuation forcée des patients et du personnel médical, laissant l’hôpital hors service. Cette situation a exacerbé une crise humanitaire déjà critique dans une région durement touchée par le conflit.
Le directeur général de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, a dénoncé cet incident comme un exemple des multiples attaques qui transforment les hôpitaux de Gaza en « champs de bataille ». Il a souligné que ces actions compromettent gravement le système de santé déjà fragile du territoire. Selon lui, ces attaques constituent des violations flagrantes des droits humains et mettent en danger les soins essentiels nécessaires aux populations civiles. Dans son appel, il a exhorté Israël à respecter les droits des patients, à protéger le personnel médical, et à cesser immédiatement toute action contre les établissements de santé.
De leur côté, les forces israéliennes justifient l’arrestation du Dr Abou Safiya en affirmant qu’il est soupçonné d’entretenir des liens avec le Hamas, ainsi que plusieurs autres personnes arrêtées lors de cette opération, qu’elles qualifient de membres de groupes armés tels que le Hamas et le Jihad islamique. Ces individus seraient actuellement transférés en Israël pour être interrogés.
Des témoignages recueillis auprès de témoins oculaires dénoncent des abus graves commis pendant l’arrestation. Selon ces récits, le Dr Abou Safiya et d’autres membres du personnel médical auraient subi des violences physiques, incluant des actes de torture, notamment l’usage de fils électriques. Les cris des victimes auraient été entendus, amplifiant l’indignation et les appels à la communauté internationale pour intervenir en leur faveur.
Face à ces événements, le ministère palestinien de la Santé a qualifié l’arrestation de son personnel médical de violation flagrante des droits des travailleurs de la santé, stipulés par le droit international humanitaire. Le ministère a également réitéré son appel pour une libération immédiate du Dr Abou Safiya et des autres membres du personnel arrêtés, soulignant que ces actions compromettent non seulement les soins médicaux, mais aggravent aussi les souffrances de la population civile.
Les organisations internationales de défense des droits humains se joignent à cet appel, dénonçant les actions menées contre les établissements médicaux comme des atteintes aux conventions internationales. En parallèle, l’OMS, avec ses partenaires humanitaires, a intensifié ses efforts pour fournir des équipements médicaux, de l’eau et des vivres aux hôpitaux encore fonctionnels, malgré des infrastructures gravement endommagées.
L’hôpital Kamal Adwan était l’un des derniers grands établissements encore opérationnels dans le nord de la bande de Gaza avant le raid israélien. Sa mise hors service, combinée aux attaques sur d’autres centres médicaux tels que l’hôpital indonésien, l’hôpital Al-Ahli, et l’hôpital de réadaptation Al-Wafa, a laissé des milliers de personnes sans accès à des soins vitaux.
L’OMS et d’autres agences appellent à un cessez-le-feu immédiat pour permettre l’accès humanitaire et garantir la sécurité des établissements de santé, rappelant que le respect des lois internationales est essentiel pour protéger les civils en temps de guerre.