Après plusieurs années de blocage politique, le commandant en chef de l’armée libanaise, Joseph Aoun, a été élu président du Liban. Ce moment historique a eu lieu aujourd’hui, lors du deuxième tour du scrutin au Parlement libanais, où Aoun a remporté la majorité des voix (65 et plus), devenant ainsi le nouveau président. Lors de la première tournée, il avait obtenu 71 voix.
Lors de sa prestation de serment au Parlement, Joseph Aoun a déclaré que le Liban entrait dans une « nouvelle ère », avec des engagements forts en faveur de la stabilisation politique et de la mise en œuvre de réformes économiques essentielles.
Lors de son discours inaugural, le nouveau président a souligné la nécessité d’une nomination rapide d’un Premier ministre pour assurer la formation d’un gouvernement capable de sortir le pays de sa crise. Il a également mis en avant l’importance de respecter l’accord de rêve avec Israël, tout en affirmant la primauté de l’État libanais dans le contrôle de son territoire et de ses armes, marquant ainsi une rupture avec les pratiques passées, notamment celles liées à l’influence des groupes armés comme le Hezbollah.
L’élection de Joseph Aoun est intervenue dans un contexte difficile, où la présence du Hezbollah dans le paysage politique et militaire du pays avait exacerbé les tensions avec Israël et l’influence iranienne. Cependant, la récente guerre entre le Hezbollah et Israël, et la gestion du cessez-le-feu par l’armée libanaise, ont renforcé la position du général Aoun, perçu comme un acteur clé capable de guider le Liban vers une période de désescalade.
La communauté internationale, dont des pays tels que les États-Unis, la France et l’Arabie Saoudite, a largement salué cette élection, le qualificatif de tournant crucial pour la stabilité et l’intégrité du Liban. L’ONU, l’Union européenne et plusieurs pays voisins ont exprimé leur soutien et leur espoir que cette nouvelle présidence puisse marquer un redressement du pays sur le plan politique, économique et social.
Un des défis majeurs pour Joseph Aoun sera de mettre en place les réformes économiques nécessaires pour remettre l’économie libanaise sur pied. Le pays est confronté à une crise financière dévastatrice, avec une monnaie en chute libre, des pénuries d’électricité et de carburant, et un chômage élevé. La priorité sera de rétablir la confiance des investisseurs et de la communauté internationale dans les institutions libanaises, tout en consolidant l’État de droit et la stabilité politique.
À Aïchiyé, le village natal du président élu dans le sud du Liban, les habitants ont exprimé leur joie et leur espoir quant à l’arrivée de ce nouveau leadership. « Nous avons confiance en le général Aoun pour construire un Liban meilleur », a déclaré Anissa Aoun, une habitante de la région. Les Libanais, nombreux à être déçus par la gestion des crises sous l’administration précédente, placent désormais leurs espoirs dans ce leadership militaire perçu comme étant à même de surmonter les divisions politiques internes et de restaurer l’unité nationale.