Les forces de sécurité irakiennes et les personnes déplacées à l’intérieur du pays ont voté dimanche par anticipation, marquant le coup d’envoi du scrutin avant les élections législatives prévues le 11 novembre. Ce vote spécial permet à près de 1,3 million de membres des forces de sécurité et à plus de 26 500 déplacés d’exercer leur droit de vote dans des conditions organisées, tout en assurant la sécurité des bureaux de vote le jour du scrutin général.
Les membres des forces de sécurité ont voté dans 809 centres, tandis que les déplacés ont été répartis dans 97 bureaux situés dans 27 localités à travers le pays. Le ministre de l’Intérieur, Abdul Amir al-Shammari, a souligné que le processus se déroulait « sans heurts et de manière organisée ».
Parmi les électeurs figuraient de nombreux Yazidis, déplacés depuis les attaques de l’État islamique en 2014 dans le district de Sinjar, province de Ninive. Beaucoup n’ont pas pu retourner dans leurs villages d’origine en raison de la destruction des infrastructures et de la présence de groupes armés. Dans le camp de la Charia, près de Dohuk, les Yazidis ont voté après vérification de leurs empreintes digitales, espérant participer à la reconstruction politique de leur pays.
Les élections législatives détermineront si le Premier ministre Mohammed Shia al-Sudani obtient un second mandat. Élu en 2022 avec le soutien de partis chiites proches de l’Iran, il doit désormais équilibrer les relations entre Téhéran et Washington, tout en répondant aux attentes d’une population désabusée par la corruption et la mauvaise gestion.
Parmi les 7 744 candidats en lice, près d’un tiers sont des femmes, conformément à la loi qui réserve 25 % des sièges aux femmes et neuf aux minorités religieuses. Cependant, beaucoup craignent que la participation ne descende sous le seuil historiquement bas de 41 % atteint en 2021, signe d’une forte défiance des électeurs.
La campagne a été marquée par des accusations de corruption et d’achat de votes, et 848 candidats ont été disqualifiés pour diverses raisons, allant d’insultes à des rituels religieux à des propos jugés offensants envers les forces armées.
Selon Muhanad Seloom, professeur adjoint d’études critiques sur la sécurité à Doha, « le fait que l’Irak organise de nouvelles élections dans les délais prévus est un signe qu’il reste sur la voie de la démocratisation, même si le chemin reste semé d’embûches ».



























