Le dernier tour préliminaire de la Ligue des Champions CAF entre le MC Alger et l’US Monastir, malgré la victoire 2-0 du Doyen et sa qualification, a été éclipsé par des événements dramatiques. Ce qui aurait dû être une fête du football s’est transformé en un cauchemar, terni par des affrontements violents entre les forces de l’ordre et les supporters du Mouloudia, entraînant des dégâts matériels et, plus tragiquement, la perte d’une vie humaine.
La gravité de ces incidents exige une réponse immédiate et rigoureuse des autorités. Il est essentiel qu’une enquête approfondie soit menée pour établir les responsabilités et comprendre les causes profondes de cette violence récurrente dans nos stades. Les images qui circulent sur les réseaux sociaux montrent des scènes choquantes : des matraquages et des affrontements qui auraient pu être évités avec une gestion plus adéquate de la sécurité.
L’inauguration du stade Ali-Ammar « Ali La Pointe » devait symboliser un nouveau départ pour le football algérien, avec des infrastructures modernes en phase avec les exigences du football contemporain. Toutefois, les événements survenus lors de ce match prouvent que l’évolution des mentalités et des pratiques sécuritaires n’a pas suivi. Ce qui aurait dû être une réussite organisationnelle s’est soldé par un échec cuisant, remettant en lumière la problématique endémique de la violence dans nos enceintes sportives.
La gestion de la sécurité a été particulièrement critiquée, notamment l’usage controversé de bombes lacrymogènes, y compris sur l’aire de jeu. Cet acte, non seulement incompréhensible, a exacerbé les tensions, créant une atmosphère de panique et de chaos. Si l’usage de la force est parfois nécessaire pour maintenir l’ordre, son recours brutal et démesuré doit être interrogé, d’autant plus lorsqu’il conduit à des conséquences aussi tragiques.
Ces événements tragiques doivent servir de leçon. Il est impératif que l’État prenne des mesures fermes pour garantir la sécurité de tous dans les stades, qu’il s’agisse des supporters ou des forces de l’ordre. Cela passe par une meilleure formation des agents de sécurité, une gestion plus professionnelle des foules, et surtout, par une révision des pratiques policières dans les stades.
Il en va de l’avenir du football algérien. Si ces violences persistent sans réponse adéquate, le football, au lieu d’unir, continuera de diviser et de semer la douleur. Une enquête doit être ouverte sans délai pour faire toute la lumière sur ces événements, identifier les failles et s’assurer qu’une telle tragédie ne se reproduise plus.