Le football algérien se retrouve une fois de plus face à ses défaillances structurelles, après l’annonce de la fermeture du stade Ali Ammar à Douéra. À peine un mois après son inauguration, ce qui devait être une fierté nationale pour le MC Alger se transforme en un désastre. Six mois de fermeture, décidés dans l’urgence, révèlent des lacunes graves dans la conception et la réalisation des infrastructures sportives du pays.
L’accident qui a vu un supporter chuter à cause d’un vide dans les tribunes n’est pas un simple incident. C’est la manifestation d’une négligence systématique, ancrée dans l’amateurisme et le mépris des normes de sécurité les plus élémentaires. Comment est-il possible qu’un stade, conçu pour accueillir des milliers de passionnés, échappe à des contrôles rigoureux, mettant ainsi en danger la vie des supporters ? Il s’agit d’une faute grave, qui montre l’incapacité des responsables à garantir des infrastructures sécurisées, malgré les millions investis.
Cette fermeture ne peut être perçue comme une simple mesure préventive, mais plutôt comme un symbole accablant de la gestion calamiteuse des projets sportifs en Algérie. Alors que le MC Alger, l’un des plus grands clubs du pays, se voit contraint de délocaliser ses matchs, c’est tout l’écosystème du football algérien qui est plongé dans le chaos. Une telle situation porte atteinte non seulement à la dynamique du club, mais également à l’intégrité de ses supporters, qui méritent un lieu sûr pour vivre leur passion.
Ce fiasco dépasse les frontières nationales et ternit l’image de tout un pays. Dans un contexte où le football algérien ambitionne de se professionnaliser et de se moderniser, de tels échecs risquent d’anéantir les efforts déployés pour attirer des investisseurs et redorer le blason sportif de l’Algérie. Les infrastructures, colonne vertébrale de tout projet ambitieux, ne sont pas seulement des constructions de béton. Elles sont le reflet d’une vision, d’un savoir-faire et d’un respect envers ceux qui les occupent.
La fermeture du stade Ali Ammar est une honte nationale et un signal d’alarme. Les autorités doivent cesser de faire preuve de complaisance et de légèreté dans la gestion des infrastructures. Il est temps d’imposer une rigueur absolue, d’exiger des comptes et de garantir que de telles négligences ne se reproduisent plus. Car au-delà des murs fissurés et des tribunes dangereuses, c’est l’avenir du football algérien qui est en jeu.