L’inauguration du centre d’entraînement « Abderrahmane Aouf-Baba Hammoud » par le MC Alger a attiré tous les projecteurs du sport algérien,. Après des années d’attente, le club historique a enfin accès à des infrastructures modernes, un véritable tournant pour un secteur longtemps handicapé par des équipements obsolètes.
Le MC Alger, l’un des clubs les plus emblématiques du pays, s’attaque ainsi à l’un de ses principaux défis : l’absence d’infrastructures adaptées. Cette carence avait contraint les clubs algériens à s’entraîner dans des conditions souvent précaires, ralentissant leur développement. Le centre « Abderrahmane Aouf-Baba Hammoud » offre désormais un cadre propice à la performance, une première dans le paysage sportif algérien.
Le ministre des Sports, Walid Sadi, a souligné à juste titre l’importance de permettre à chaque club de disposer de ses propres infrastructures. Cependant, l’accent mis sur l’ouverture de ce centre ne doit pas occulter la nécessité de renforcer l’ensemble du système de formation dans le pays. En effet, l’idée d’accompagner ce projet par des académies de formation reste encore une promesse, et le ministère n’a pas précisé les mesures concrètes à prendre pour encourager la détection et la formation des jeunes talents
.e football algérien a souvent été marqué par des investissements massifs dans des infrastructures qui, une fois achevées, tombent dans l’oubli, faute d’entretien ou d’exploitation efficace. Le centre « Abderrahmane Aouf-Baba Hammoud » risque-t-il de suivre cette même trajectoire ? Le ministre a évoqué le « gaspillage de l’argent sans résultats », un problème récurrent qui frappe de nombreux projets dans le pays. À l’heure actuelle, il manque des informations transparentes concernant le budget alloué à l’entretien de ce centre et à sa gestion au quotidien. Sans une organisation rigoureuse et un suivi de qualité, ce centre pourrait rapidement devenir un fardeau inutile, gaspillant des fonds publics sans offrir de retombées concrètes pour le club et le sport national.
Un autre aspect du projet qui soulève des préoccupations est l’implication de Sonatrach dans le financement du centre. Bien que le PDG de l’entreprise, Rachid Hachichi, ait insisté sur l’engagement de Sonatrach envers le sport, il est légitime de se demander si une société publique, dont la mission principale est de gérer les ressources énergétiques stratégiques du pays, doit réellement consacrer une partie de ses fonds à un club de football. Ce financement public met en lumière la dépendance excessive des clubs algériens à l’égard de l’État et des entreprises publiques, un phénomène qui freine leur professionnalisation et leur autonomie financière. Les clubs, au lieu de chercher à se financer de manière indépendante, semblent privilégier des solutions temporaires et insuffisantes, basées sur l’argent public.