Phoenix, 7 août 2025 – Le décès soudain du boxeur mexicain Pedro Antonio « Tony » Rodriguez, 37 ans, survenu quelques heures seulement après un combat professionnel disputé à Phoenix, relance un débat sensible : la boxe protège-t-elle réellement ses athlètes ?
Rodriguez avait combattu samedi soir au Royal American Palace lors de l’événement Neighborhood Brawl, affrontant le jeune invaincu Felipe Vela dans un combat de six rounds. Battu par décision unanime, le vétéran – avec 44 combats à son actif – semblait lucide à l’issue de la rencontre. Il a même passé un appel vidéo à son épouse depuis sa chambre d’hôtel, lui annonçant qu’il comptait sortir dîner avec d’autres boxeurs avant un vol prévu à l’aube.
Mais au matin, le personnel de l’hôtel l’a retrouvé inanimé. Aucune blessure extérieure n’avait été signalée, et aucun signe alarmant n’avait été noté sur le ring ou à sa sortie. Les autorités de Phoenix ont ouvert une enquête, et une autopsie a été ordonnée pour déterminer les causes du décès.
La boxe est l’un des rares sports où les traumatismes sont non seulement attendus, mais constitutifs de la performance. Les encaissements à répétition, la fatigue extrême, la déshydratation due au cutting… autant de facteurs qui fragilisent le corps, souvent silencieusement. Chez un boxeur de 37 ans ayant encaissé des dizaines de combats au cours de près de deux décennies, le risque de complication est réel.
« Chaque round est une loterie pour certains vétérans. Si le suivi médical ne va pas au-delà de la surface, on passe à côté de signaux vitaux », déclare un médecin du sport basé à Mexico.
Del Sol Boxing Promotions, organisateur de la soirée, s’est dit « profondément attristé » et a exprimé son soutien à la famille du défunt. Son adversaire, Felipe Vela, a partagé un message empreint de respect et d’émotion sur Instagram :« Ce fut un honneur de partager le ring avec Pedro. Repose en paix, champion. »
Mais pour certains, ces hommages ne suffisent plus. Car ce décès ne semble pas être une anomalie, mais le reflet d’un modèle où la carrière d’un boxeur peut se prolonger jusqu’à l’usure extrême, parfois sans filet de sécurité.
En attendant les résultats de l’autopsie, une chose est sûre : la mort de Pedro Antonio Rodriguez ne peut pas être rangée au simple rang de « malheureux incident ». Elle interroge un sport tout entier, sur sa responsabilité, ses limites, et surtout… son silence.