Ce jeudi 20 novembre 2025, Didier Deschamps et Daniel Riolo se sont retrouvés devant la 17e chambre du tribunal correctionnel de Paris pour une audience très attendue qui mêle polémique sportive, enjeux médiatiques et bataille autour de l’honneur. L’affaire remonte à janvier 2023, lorsque, sur les ondes de RMC, Daniel Riolo avait accusé l’ancien sélectionneur de l’équipe de France d’avoir « menti » sur la gravité de la blessure de Karim Benzema lors du Mondial 2022, allant jusqu’à affirmer que l’attaquant était « totalement opérationnel » pour les quarts de finale et que Deschamps « manie parfaitement le mensonge depuis des années », des propos qui avaient immédiatement déclenché une vive controverse.
Estimant que ces accusations portaient atteinte à son intégrité et à sa crédibilité, Didier Deschamps avait décidé en avril 2023 de porter plainte pour diffamation. Il ne réclamait qu’un euro symbolique, mais exigeait que Daniel Riolo soit contraint de lire lui-même, en direct à l’antenne de RMC, le texte de sa condamnation, une manière d’affirmer que ce combat visait avant tout la restauration de son honneur plutôt qu’une compensation financière.
Lors de l’audience, Deschamps s’est présenté accompagné de deux témoins essentiels : Franck Le Gall, médecin des Bleus lors de la Coupe du monde 2022, venu confirmer que la blessure de Benzema était bel et bien incompatible avec une participation aux matchs à venir, et l’officier de sécurité présent au Qatar, chargé de retracer avec précision le déroulement des événements ayant conduit au départ du joueur. Ces témoignages visaient à démontrer que les déclarations de Riolo ne relevaient pas d’une simple opinion mais d’une mise en cause injustifiée reposant sur des affirmations infondées.
De son côté, Daniel Riolo a défendu son droit à la liberté d’expression et assumé son ton critique, estimant qu’un journaliste devait pouvoir analyser et commenter les décisions d’un sélectionneur, même de manière abrasive. Il a regretté que Deschamps n’ait pas opté pour « l’apaisement » à la fin de son mandat, laissant entendre que cette procédure judiciaire risquait de rigidifier encore davantage les relations entre acteurs du monde du football et journalistes.
Après une audience dense, riche en échanges et en nuances, le jugement a été mis en délibéré, sans qu’aucune date ne soit encore communiquée. Reste que cette affaire, quelles que soient ses conclusions, marque un tournant dans les rapports entre liberté d’expression et responsabilité médiatique dans le paysage sportif français.

























