Après avoir d’abord glissé dans le rouge, les prix du pétrole ont fait le saut vers la rentabilité et sont restés près du sommet pendant la journée. Un baril (159 litres) de Brent de la mer du Nord coûtait 45,17 dollars en dernier. C’était 37 cents de plus que vendredi. Le prix du baril de pétrole américain West Texas Intermediate (WTI) a augmenté de 54 cents à 42,55 $.
Les observateurs du marché ont évoqué un début de semaine globalement plutôt faible sur le marché pétrolier. Les prix ont été soutenus par le développement récent des systèmes de convoyage aux États-Unis. Vendredi, la société d’équipement Baker Hughes a signalé une diminution des installations de production actives de quatre à 172 puits. L’expert en matières premières Eugen Weinberg de la Commerzbank a souligné que le nombre de systèmes de convoyage était tombé au plus bas niveau en 15 ans la semaine dernière.
Au cours de la semaine, l’attention des investisseurs pétroliers se tourne vers une réunion du cartel pétrolier OPEP. Des experts de l’organisation se réuniront mercredi pour vérifier que les accords de production sont respectés. Lors de la crise de Corona, l’OPEP a sévèrement restreint sa production avec d’autres grands pays pétroliers en raison de l’effondrement de la demande causé par la crise. Certaines de ces restrictions ont été levées début août suite à une reprise économique dans les principaux pays industrialisés.
Le mercredi 19 août 2020 pourrait être un jour charnière pour l’or noir. Les pays exportateurs de pétrole se réunissent officiellement pour décider de la politique d’approvisionnement en pétrole brut à la lumière de la situation qui vient de se déterminer au niveau mondial. Jusqu’à présent, l’augmentation de l’offre n’a pas provoqué de baisse du marché de l’or noir, en effet les prix du Brent et du WTI poursuivent leur faible reprise après la débâcle des derniers mois.
La nouvelle au cours des dernières heures annoncent que quatre pétroliers iraniens naviguant vers le Venezuela ont été saisis par le ministère américain de la Justice. Tout aussi récente est l’indiscrétion que la Chine se prépare à augmenter ses importations de pétrole brut en provenance des États-Unis. Ces faits ont dynamisé les prix du pétrole brut de la mer d’Écosse (+ 0,4%) et celui du Texas (+ 0,5%).
Un sujet de préoccupation est l’avancée de la pandémie qui n’accorde pas de répit: le problème vient du fait que de nouvelles mesures de confinement peuvent détruire la demande de carburant liée au transport aérien et donc creuser l’écart entre l’offre et la demande. Les membres de l’OPEP + sont conscients de la nécessité de rester vigilants pour être prêts à réagir avec une extrême flexibilité aux turbulences du marché, en endiguant toute tempête sur les prix.
L’un des principaux obstacles auxquels le cartel sera confronté mercredi sera l’application des accords passés sur la réduction des quotas. À l’heure actuelle, certains États comme l’Irak et le Nigéria ont tenté de contourner les directives et de suivre leur propre chemin. L’Irak et le Nigéria sont deux mines libres
Tous deux avaient promis de combler leurs lacunes précédentes par des réductions importantes, ce qui n’est pas encore arrivé. Le 7 août 2020, il y a eu une déclaration conjointe de l’Irak et de l’Arabie saoudite.
A cette occasion, Bagdad a annoncé qu’il réduirait l’approvisionnement de 400 000 barils par jour pour les mois d’août et de septembre, en plus des 850 000 qu’il n’avait pas fait ces derniers mois. Le problème est que le pays elle est affectée par la guerre et les tensions économiques, facteurs qui semblent compromettre la coopération pour atteindre cet objectif. Au lieu de cela, le Nigéria essaie de faire passer l’un de ses dérivés, Agbami, sous forme de condensat plutôt que de brut. Le but est de le garder en dehors du calcul du quota de production à réduire.
Comme l’OPEP dans son habituel rapport mensuel, l’AIE (International Energy Association) a également réduit ses prévisions sur la demande de pétrole. Cela incite certainement à la prudence: depuis le début de l’année, environ 10% de la production mondiale a été réduite. Cela a évité autant que possible la faillite de nombreuses sociétés pétrolières et jeté une bouée de sauvetage pour des géants tels que British Petroleum et Exxon Mobil Corp.
Depuis le 1er juillet, cependant, la réduction de l’offre est passée de 9,7 à 7,7 millions de barils par jour. Cependant, selon la plupart des analystes, la réouverture des robinets serait un risque énorme. De nombreux pays appartenant au Cartel n’ont même pas couvert la moitié des dépenses publiques avec la récente hausse des prix du pétrole brut. Tout cela a créé des déficits, une instabilité politique et monétaire: un nouvel effondrement des prix est un événement qui doit être évité par tous les moyens.
Il y a un autre élément à évaluer. Les prix ont également été soutenus par la demande estivale de pointe en Arabie saoudite, qui a contribué à absorber les stocks excédentaires. Cependant, cela ne peut pas durer longtemps et Riyad devra donc évaluer comment positionner l’offre entre les marchés nationaux et internationaux.