Des manifestants à Khartoum demandent à l’armée de reprendre le contrôle du pays. Avec de nombreux groupes désireux d’assurer un rôle dans l’avenir du Soudan, parvenir à un consensus est redevenu très difficile.
Après que l’armée ait renversé el-Béchir, point culminant de semaines de manifestations de masse, la coalition des Forces pour la liberté et le changement a formulé un objectif pour les manifestants en deux mots : « Seulement tomber. »
Ces deux mots sont la version soudanaise d’un slogan souvent répété par les révolutionnaires lors du printemps arabe : « Le peuple veut la chute du régime ».
Le mot « Assez » clarifie les limites de ce sur quoi les Soudanais se sont mis d’accord; Ceux qui voulaient renverser le régime d’Al Bachir après avoir gouverné le pays pendant près de trois décennies.
Il n’y a pas eu d’accord unanime parmi les Soudanais sur ce qui a suivi le renversement d’Al-Bachir, et cela a été clairement démontré à la lumière de ce qui s’est passé au cours des deux dernières années.
L’armée et l’Alliance pour la liberté et le changement avaient convenu de partager le pouvoir, établissant un Conseil de souveraineté qui devrait rester au pouvoir du Soudan pendant encore un an, avant de passer à un régime civil après la tenue d’élections.
L’Alliance pour la liberté et le changement a connu des divisions qui ont entraîné la scission d’une nouvelle faction avec une nouvelle déclaration politique officielle récemment annoncée.
Il y a entre 80 et 100 partis politiques au Soudan, séparés par plus de divergences que les intentions de rapprochement, et encore moins d’union, ne peuvent l’estimer.
En outre, d’autres groupes politiques civils s’opposent à l’accord de partage du pouvoir. Sans parler de l’ancien Parti du Congrès national au pouvoir, dont les cadres restent – selon ce que beaucoup croient – dans les institutions de l’État, notamment l’armée et les services de sécurité.
Il y a quelques semaines, il y a eu des manifestations contre le gouvernement, et ils appelaient à un régime purement civil
Le Premier ministre civil du gouvernement intérimaire au Soudan, Abdullah Hamdok, a prononcé un discours télévisé vendredi dernier, appelant à l’unité et à la fin de la polarisation entre les différents partis politiques, qui constitue une grave menace pour la transition vers la démocratie.