2026 s’annonce comme l’année de vérité pour l’Algérie de Tebboune. D’un côté, une économie qui vacille sous le poids d’une diversification ratée et d’une rente pétrolière en berne. De l’autre, un régime qui serre la vis plus fort que jamais, transformant le pays en prison à ciel ouvert. Croissance illusoire, jeunesse en exil, presse muselée : l’Algérie prise au piège d’un double déficit, économique et démocratique, où chaque « succès » officiel creuse davantage le fossé avec le peuple
Tebboune avait promis la fin de la dépendance aux hydrocarbures. Résultat en 2026 ? Le pétrole et le gaz représentent encore plus de 90 % des exportations. Les zones économiques spéciales ? Des coquilles vides où les investisseurs étrangers fuient la bureaucratie, la corruption et l’insécurité juridique. Les startups ? Étouffées par un État qui préfère contrôler que libérer.
L’agriculture ? Malgré les subventions, la sécheresse et la mauvaise gestion ont transformé l’autosuffisance alimentaire en importations records de blé. Les infrastructures ? Des autoroutes à péage que personne n’emprunte, des logements sociaux inoccupés, des ports fantômes. La croissance officielle ? 2,5 % en 2025, selon les chiffres maquillés d’Alger. La réalité ? Une inflation à deux chiffres, un dinar en chute libre, une jeunesse au chômage à 35 %.
Et pendant ce temps, les généraux s’enrichissent, les oligarques proches du pouvoir raflent les marchés publics, et la classe moyenne s’effondre. L’Algérie de 2026 n’est pas en transition : elle est en régression économique déguisée en réformes.
Mais le vrai cancer, c’est le verrouillage politique. En 2026, l’Algérie compte plus de 300 prisonniers d’opinion, selon Amnesty International. Les lois sur la « cybersécurité » et le « terrorisme » servent de matraque légale contre quiconque ose critiquer. Les réseaux sociaux ? Surveillés, bloqués, instrumentalisés. Les médias indépendants ? Radio M, Maghreb Émergent, Interlignes , tous fermés ou exilés.
Pendant que Tebboune inaugure des usines, ses sbires arrêtent, harcèlent, ferment. Lois « antiterroristes » vagues, censure numérique, médias d’État en monopole : la liberté d’expression est un crime. Les militants du Hirak ? Traîtres. Les journalistes ? Espions. Les blogueurs ? Ennemis de l’État.
La Kabylie ? Toujours traitée en ennemie intérieure. Tamazight reste une langue de seconde zone, les militants du MAK ou du Rassemblement pour la Kabylie sont traqués, emprisonnés, parfois torturés. L’autonomie régionale ? Un mot tabou. Le Hirak ? Enterré sous la répression, mais ses braises couvent encore dans les cœurs.
Et les élections ? Une mascarade. Tebboune, réélu en 2024 avec 98 % des voix dans certaines wilayas, prépare déjà 2029. Opposition ? Inexistante ou cooptée. Parlement ? Une chambre d’enregistrement. Justice ? Aux ordres.
Aucun pays n’a jamais atteint un développement durable sans liberté d’expression et sans responsabilité démocratique.. Un pays qui innove en muselant ses cerveaux est condamné à stagner. Regardez Singapour ou la Corée du Sud : croissance explosive avec liberté d’expression (même encadrée). L’Algérie ? Elle copie le modèle chinois : autoritarisme + capitaux. Sauf que la Chine a une discipline collective ; l’Algérie, une bureaucratie corrompue et une élite prédatrice.
La jeunesse algérienne – 70 % de la population a moins de 35 ans – ne croit plus aux discours. Elle part. Plus de 500 000 Algériens ont émigré depuis 2020, selon les estimations. Les cerveaux fuient, les capitaux aussi. Et ceux qui restent ? Ils se taisent, ou se révoltent en silence. Qui investira dans un pays où un tweet peut vous valoir 10 ans de prison ? Qui innovera quand critiquer une politique publique est un crime ?
Tebboune a deux choix , continuer sur la voie autoritaire en muselant, emprisonnant et maquillant les chiffres, ce qui mènerait à une crise sociale, à une explosion populaire et à l’implosion du système ; ou ouvrir la boîte de Pandore démocratique en libérant les prisonniers, réformant les lois, dialoguant avec la Kabylie et laissant respirer la presse, au risque de perdre le contrôle mais avec la possibilité de sauver le pays. »
L’Algérie n’a pas besoin d’un énième plan quinquennal. Elle a besoin d’oxygène politique. Sans cela, 2026 ne sera pas l’année du décollage économique – ce sera celle du grand réveil ou du grand chaos.
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L’Algérie mérite mieux qu’un président qui gouverne par la peur. Elle mérite une révolution démocratique – pacifique, inclusive, implacable. Sinon, 2026 ne sera qu’une année de plus dans la longue nuit autoritaire.
 
                                                                     
							


























