Les prix du pétrole ont chuté jeudi, en raison des préoccupations concernant la faiblesse de la demande en Chine, premier importateur mondial de brut, et de l’anticipation d’un accord de cessez-le-feu au Moyen-Orient. La réaction du marché souligne la sensibilité des prix du pétrole aux prévisions de la demande mondiale et aux développements géopolitiques.
Jeudi matin, les contrats à terme sur le Brent pour livraison en septembre ont baissé de 63 cents, soit 0,8 %, à 81,08 dollars le baril. De même, le brut américain West Texas Intermediate (WTI) pour livraison en septembre a chuté de 63 cents, soit 0,8 %, à 76,96 dollars le baril. Les deux références avaient clôturé en hausse mercredi, inversant plusieurs sessions de baisse après un rapport de l’Energy Information Administration (EIA) indiquant une réduction significative des stocks de brut aux États-Unis.
L’EIA a rapporté une diminution des stocks de brut aux États-Unis de 3,7 millions de barils la semaine dernière, dépassant les attentes des analystes qui prévoyaient une baisse de 1,6 million de barils. De plus, les stocks d’essence aux États-Unis ont chuté de 5,6 millions de barils, bien plus que la baisse anticipée de 400 000 barils. Les stocks de distillats ont également diminué de 2,8 millions de barils, contrairement à l’augmentation de 250 000 barils attendue.
Malgré ces réductions, les investisseurs restent prudents en raison des signaux de demande affaiblie en provenance de Chine. Hiroyuki Kikukawa, président de NS Trading chez Nissan Securities, a noté que l’appréhension du marché concernant la demande chinoise et les progrès dans les pourparlers de cessez-le-feu au Moyen-Orient ont exercé une pression à la baisse sur les prix du pétrole.
Les importations de pétrole et les opérations de raffinage de la Chine ont été inférieures en 2024 par rapport à l’année précédente, reflétant une demande de carburant plus faible en raison d’une croissance économique morose. Cette tendance a été un facteur important dans l’affaiblissement du sentiment du marché, car la santé économique de la Chine est un moteur crucial de la demande mondiale de pétrole.
Les efforts pour négocier un cessez-le-feu dans la bande de Gaza entre Israël et le Hamas ont gagné du terrain, avec des implications potentielles pour la stabilité régionale et l’approvisionnement en pétrole. Le récent discours du Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, au Congrès américain a mis en lumière une vision pour Gaza après la guerre, ce qui pourrait influencer le sentiment des investisseurs concernant les futures perturbations de l’approvisionnement.
La chute des marchés boursiers américains a également réduit l’appétit pour le risque des traders, contribuant à la pression à la baisse sur les prix du pétrole. De plus, le manque de clarté sur les réductions des taux d’intérêt américains a ajouté à l’incertitude du marché. Les analystes s’attendent à ce que la Réserve fédérale américaine réduise les taux deux fois cette année, en septembre et en décembre, mais l’approche prudente reflète les préoccupations persistantes concernant la résilience économique et la demande des consommateurs.
La baisse actuelle des prix du pétrole illustre l’interaction complexe entre les données sur les stocks, les prévisions de demande et les développements géopolitiques. Alors que les investisseurs naviguent entre ces facteurs, les perspectives des prix du pétrole continueront de dépendre des performances économiques des principaux marchés tels que la Chine, des progrès dans les efforts de paix au Moyen-Orient et des indicateurs économiques plus larges. La réponse du marché à ces variables sera cruciale pour déterminer les trajectoires de prix futures.