Le commissaire européen français Thierry Breton a provoqué une onde de choc lundi en annonçant sa démission immédiate de son poste de commissaire au marché intérieur. Cette décision survient dans un contexte de tensions avec la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, qui aurait cherché à l’exclure de la nouvelle équipe pour la prochaine législature.
Breton, un poids lourd de la Commission depuis 2019, accuse von der Leyen d’avoir demandé à la France de retirer son nom de la liste des candidats à un poste clé. Dans une lettre enflammée publiée sur X, il dénonce cette décision comme une preuve de « gouvernance douteuse » et annonce qu’il ne peut plus exercer ses fonctions dans ces conditions. La présidente de la Commission, qui s’apprête à dévoiler la composition de son nouvel exécutif, est ainsi accusée de manoeuvrer pour le mettre hors jeu.
Thierry Breton, ancien PDG de France Télécom, s’est distingué au sein de l’UE par son approche stricte vis-à-vis des géants technologiques et sa gestion des dossiers liés à la défense et à l’espace. Son rôle dans la régulation des grandes plateformes numériques, notamment son conflit public avec Elon Musk, a marqué son mandat. Sa démission met en lumière les relations tendues avec von der Leyen, exacerbées par des critiques ouvertes concernant l’éthique de sa gestion, notamment après la nomination controversée de Markus Pieper à un poste stratégique.
La démission de Breton s’inscrit dans un contexte de remaniements importants à Bruxelles. Emmanuel Macron a rapidement proposé Stéphane Séjourné, ancien ministre des Affaires étrangères, comme remplaçant de Breton. Ce choix, bien que visant à maintenir une continuité, reflète également les tensions entre Paris et Bruxelles. Von der Leyen, en acceptant la démission, semble avoir renforcé sa position, ayant réussi à écarter un adversaire influent tout en proposant des compromis politiques.
Cette démission intervient alors que la Commission se prépare à redéfinir ses priorités, notamment en matière de représentation des femmes et de réponse aux défis politiques croissants au sein de l’UE. La nomination de Séjourné devra naviguer dans ce contexte complexe, tout en poursuivant les efforts pour renforcer la souveraineté industrielle et technologique de l’UE, un domaine où Breton a joué un rôle significatif.
En somme , la démission de Thierry Breton révèle les luttes de pouvoir au cœur de l’Union européenne et pourrait influencer les dynamiques politiques et institutionnelles dans les années à venir.