Un tribunal du district ouest de Séoul a condamné Lee Im-jae, ancien chef du commissariat de police de Yongsan, à trois ans de prison pour son rôle dans la tragédie survenue lors des célébrations d’Halloween en 2022, ayant coûté la vie à près de 160 personnes. Cette décision marque une première, faisant de Lee le plus haut responsable des forces de l’ordre à être tenu pénalement responsable de cette catastrophe.
Le drame s’est produit le 29 octobre 2022 dans le quartier animé d’Itaewon, lors d’une bousculade parmi les plus meurtrières de l’histoire de la Corée du Sud. Lee et deux autres anciens policiers ont été reconnus coupables de négligence dans l’exercice de leurs fonctions, n’ayant pas anticipé la dangerosité de la situation, malgré des signes clairs d’un potentiel désastre.
Le tribunal a statué que Lee n’avait pas mis en place de mesures de contrôle des foules adéquates et qu’il avait omis d’envoyer des agents des services de renseignements sur place pour évaluer la situation. De plus, il a été établi que Lee avait tardé à réagir une fois la catastrophe survenue. Toutefois, il a été acquitté de l’accusation de parjure.
Cette condamnation s’inscrit dans un contexte où d’autres membres des forces de l’ordre ont également été traduits en justice, notamment un agent du renseignement condamné à 18 mois de prison et deux subordonnés ayant reçu des peines avec sursis pour destruction de preuves. En janvier dernier, l’ancien chef de la police de Séoul a également été inculpé pour négligence en lien avec cet événement tragique et attend son verdict.
Les célébrations d’Halloween à Itaewon, réputées pour leur affluence, avaient attiré des milliers de personnes, et des appels d’urgence signalant une surpopulation avaient été reçus jusqu’à quatre heures avant que la situation ne devienne critique.
Cette décision judiciaire a suscité un débat intense sur la responsabilité des autorités. Les familles des victimes réclament des comptes et ont formé des groupes de soutien pour obtenir des réponses sur la gestion de la catastrophe. Leurs efforts ont parfois été perçus comme des critiques du gouvernement, entraînant des attaques en ligne de la part de groupes d’extrême droite qui ont tenté de discréditer leurs revendications.
L’indignation du public s’est également dirigée contre le président Yoon Suk Yeol et son administration, jugés responsables de l’inefficacité des mesures de sécurité. En réponse à la tragédie, le gouvernement métropolitain de Séoul a promis des réformes, notamment la mise en place d’un système de vidéosurveillance pour mieux contrôler les foules lors d’événements futurs.
D’autres pays d’Asie, apprenant de l’expérience tragique de Séoul, ont pris des mesures pour prévenir de telles situations. Au Japon, les autorités ont incité les jeunes à éviter les zones populaires pendant les célébrations d’Halloween. En Chine, des mesures ont été mises en place dans les transports publics pour interdire les costumes effrayants afin de réduire le risque de panique.