Autrefois, les Arabes disaient : « Le chien qui aboie ne mord pas. » Cette expression semble résumer à elle seule la diplomatie hasardeuse d’Abdelmadjid Tebboune, dont les déclarations oscillent entre provocations imprudentes et justifications embarrassées.
Lors du dernier sommet arabe à Riyad, le président algérien a encore suscité la controverse. Ses propos, flous et mal calibrés, ont été interprétés comme un appel au rétablissement du boycott arabe de 1973 contre Israël. Face à l’indignation suscitée dans certains milieux arabes, le ministère algérien des Affaires étrangères a publié un communiqué pour démentir cette interprétation, affirmant que le discours officiel n’appelait qu’à un cessez-le-feu entre Israël et la Palestine.
Cependant, cette clarification maladroite a soulevé davantage de questions qu’elle n’en a résolu. Contrairement aux usages diplomatiques habituels, le communiqué a explicitement mentionné *« l’État d’Israël »* et non *« l’entité sioniste »*, un choix sémantique qui a été perçu comme une reconnaissance implicite d’Israël. Ce détail, qui aurait pu passer inaperçu, a été largement commenté, révélant une fracture entre la rhétorique officielle et les sensibilités populaires.
Ce n’est pas la première fois que Tebboune se retrouve dans une telle situation. Ses discours, souvent décousus, provoquent régulièrement des remous, avant d’être suivis par des rectifications laborieuses de la part des institutions algériennes. Cette gestion chaotique de la communication présidentielle reflète l’état d’un pouvoir acculé, préoccupé avant tout par la survie dans un contexte marqué par des pressions internationales et une contestation interne persistante.
L’attitude du régime face à cet incident révèle une inquiétude plus profonde. La peur d’un isolement diplomatique ou de nouvelles sanctions pousse Alger à multiplier les gestes conciliants envers les grandes puissances, quitte à froisser l’opinion publique arabe. Dans ce jeu d’équilibrisme, chaque faux pas de Tebboune affaiblit un peu plus la position de l’Algérie sur la scène internationale.
Alors que le pays traverse une période de tensions internes et externes, ces maladresses répétées accentuent la défiance à l’égard d’un pouvoir jugé incohérent et dépassé. La diplomatie algérienne, autrefois influente, semble aujourd’hui piégée par l’imprévisibilité de son chef d’État et les limites d’un système en quête de légitimité.