Les marchés pétroliers reprennent leur souffle. Ce mardi 8 juillet 2025, les prix du brut sont repartis à la baisse, sous l’effet conjugué d’une nouvelle escalade commerciale lancée par Donald Trump et de l’annonce d’une augmentation plus importante que prévu de la production de l’OPEP+.
À 11h30 (heure de Paris), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en septembre perdait 0,47 %, à 69,25 dollars. Le West Texas Intermediate (WTI) américain reculait quant à lui de 0,63 %, à 67,50 dollars. Une légère baisse, mais qui traduit une nervosité persistante des marchés.
À l’origine de ce recul : une nouvelle salve protectionniste de Donald Trump. L’ancien président américain, désormais candidat déclaré, a adressé des lettres à 14 pays, principalement asiatiques (dont le Japon, la Corée du Sud, la Thaïlande et la Tunisie), les avertissant de la possible imposition de droits de douane pouvant aller jusqu’à 40 % dès le 1er août.
Si certains pays disposent encore de quelques semaines pour négocier, l’incertitude plane, et les marchés s’inquiètent de l’impact de ces menaces sur la croissance mondiale – et donc sur la demande de pétrole.
Dans le même temps, l’OPEP+ a approuvé une hausse de sa production de 548 000 barils par jour en août, bien au-delà des augmentations mensuelles précédentes. Ce mouvement, censé répondre à une demande mondiale solide, pourrait cependant déséquilibrer l’offre à court terme.
Les analystes notent néanmoins que la mise en œuvre réelle de ces hausses est souvent inférieure aux annonces, avec l’Arabie saoudite en première ligne pour combler l’augmentation. Une autre hausse est déjà envisagée pour septembre, ce qui marquerait la fin progressive des 2,2 millions de barils/jour de réductions volontaires décidées plus tôt par le cartel.
Autre facteur pesant sur les cours : les tensions en mer Rouge, où deux attaques successives ont visé des navires marchands au large du Yémen. Revendiquées par les rebelles Houthis, elles ont temporairement fait grimper la prime de risque géopolitique, soutenant brièvement les prix du brut. Mais ce soutien reste fragile.
Malgré les incertitudes, la demande actuelle reste robuste. Aux États-Unis, plus de 72 millions d’Américains ont pris la route pour les vacances du 4 juillet, selon l’agence AAA. En Inde, troisième consommateur mondial, la consommation de carburant en juin a bondi de 1,9 % par rapport à 2024.
Entre la rhétorique imprévisible de Trump, la stratégie de production de l’OPEP+, les tensions géopolitiques et les signaux contrastés sur la demande, le marché pétrolier avance en terrain miné. Si les baisses restent contenues pour l’instant, la volatilité pourrait s’amplifier à mesure que l’échéance du 1er août approche.