Le 31 août 2025, François Bayrou a déployé toutes ses forces lors d’une interview exceptionnelle d’1h25, diffusée en direct depuis l’Hôtel de Matignon sur les quatre grandes chaînes d’information. Dans un ultime effort pour conjurer une tempête politique imminente, le Premier ministre a posé toutes ses cartes sur la table, cherchant à convaincre tant l’opinion publique que les partis d’opposition.
Dans un geste mesuré mais stratégique, il a laissé la porte entrouverte sur la question des jours fériés, proposant de n’en supprimer qu’un seul au lieu de deux. « Ce n’est pas chez les travailleurs qu’il faut puiser, mais chez les milliardaires qui esquivent l’impôt », résume l’opinion publique, partagée entre approbation et réserve.
Pour autant, Bayrou reste intransigeant sur le cœur de son plan de redressement budgétaire : 44 milliards d’euros d’économies en 2026, combinant maîtrise stricte des dépenses publiques et abattement ciblé sur les retraites. « Ce n’est pas mon destin qui est en jeu, mais celui de la France », a-t-il martelé, soulignant l’urgence de stabiliser les comptes publics.
À huit jours du vote de confiance, prévu le 8 septembre, Bayrou évolue sur un fil au-dessus du précipice. Les partis d’opposition – RN, PS, LFI et Les Écologistes – affûtent leurs armes. Pour le PS, la censure semble inévitable. Le RN, dirigé par Jordan Bardella, ferme toute porte au dialogue et réclame des élections anticipées ou la démission d’Emmanuel Macron.
Dès le 1er septembre, Bayrou entame un marathon de consultations pour tenter de rallier des soutiens et limiter la casse. Mais l’opposition, unie et résolue, semble déterminée à faire tomber le Premier ministre.
Sans majorité absolue, la coalition de Bayrou – Renaissance, Les Républicains, MoDem, Horizons – vacille. Le Premier ministre a annoncé qu’il engagerait la responsabilité de son gouvernement conformément à l’article 49, alinéa 1, de la Constitution. Une victoire ouvrirait la voie à des négociations budgétaires ; un rejet plongerait le pays dans une crise politique majeure. « Si nous triomphons, l’horizon s’éclaircit », a-t-il assuré, conscient que chaque heure rapproche le pays d’un tournant décisif.
En saturant les écrans, Bayrou se positionne comme un rempart contre le chaos budgétaire, un homme d’État défiant vents et marées. Mais face à une opposition mobilisée et à une majorité fragilisée, le vote du 8 septembre s’annonce comme un duel stratégique. L’avenir du Premier ministre – et peut-être celui de la France – se jouera sur le fil du rasoir, entre ouverture mesurée et défi frontal.