Les marchés pétroliers mondiaux continuent de vaciller sous la pression de plusieurs facteurs contradictoires. Pour le troisième jour consécutif, les cours du pétrole brut ont enregistré une chute notable, reflétant les inquiétudes sur l’offre mondiale et sur la demande américaine.
Mercredi, le Brent de la mer du Nord a clôturé en légère hausse de 0,22 % à 66,18 dollars le baril, après des pertes importantes lors des deux séances précédentes. Le West Texas Intermediate (WTI) américain a quant à lui chuté de 1,01 % à 61,74 dollars, poursuivant un mouvement baissier marqué par un recul d’au moins 1,5 % mardi. Depuis lundi, les prix ont chuté de plus de 3 %, enregistrant leur plus forte baisse en une journée depuis le 1er août.
Cette volatilité s’explique principalement par les spéculations sur l’Opep+ et la hausse des réserves pétrolières aux États-Unis. Les investisseurs anticipent une augmentation prochaine de l’offre mondiale, tandis que les données sur les stocks américains indiquent une situation contrastée : selon l’American Petroleum Institute (API), les réserves de pétrole brut ont chuté de 3,67 millions de barils au cours de la semaine se terminant le 26 septembre, tandis que les stocks d’essence et de distillats ont augmenté respectivement de 1,3 million et 3 millions de barils.
Ce week-end, l’alliance Opep+, qui regroupe huit des principaux producteurs mondiaux, pourrait décider d’une nouvelle hausse de la production. Selon certaines sources, une augmentation de 500 000 barils par jour pourrait être envisagée pour novembre, soit trois fois plus que la hausse approuvée en octobre, dans un contexte de compétition accrue pour regagner des parts de marché.
Toutefois, l’Opep a rapidement démenti ces informations, qualifiant de « trompeuses » les rumeurs faisant état d’une augmentation prévue de 500 000 barils par jour. Officiellement, le cartel indique que les négociations ne sont pas encore engagées et qu’aucune décision de cette ampleur n’est programmée. Récemment, l’Opep+ a annoncé une hausse modeste de 137 000 barils par jour pour octobre, ce qui a contribué à la pression baissière actuelle.
Face à cette incertitude, les analystes restent prudents. Le groupe Macquarie anticipe une baisse des prix du pétrole jusqu’à environ 50 dollars le baril dans les mois à venir, en raison d’une offre mondiale excédentaire qui se dessine avec l’assouplissement des restrictions de production.
L’Agence internationale de l’énergie (AIE) prévoit un excédent historique de 3,33 millions de barils par jour d’ici 2026, confirmant la pression baissière sur les prix. De son côté, l’Administration américaine de l’information sur l’énergie (EIA) table sur une moyenne de 59 dollars pour le Brent au quatrième trimestre 2025, tombant à 49 dollars au début 2026, avant un léger rebond à 51 dollars en moyenne pour l’ensemble de 2026. JP Morgan prévoit quant à lui un WTI autour de 60 dollars fin 2025, avec une tendance aux bas 60 dollars tout au long de l’année.