Le 16 novembre 2025, une vaste opération de sauvetage mobilise les garde-côtes libyens, des équipes humanitaires et, potentiellement, des ONG internationales au large de Khoms (ou Al-Khums), suite au naufrage de deux embarcations transportant au total 95 migrants en situation irrégulière. Selon le Croissant-Rouge libyen, quatre personnes ont déjà été confirmées mortes, tandis que les efforts se concentrent désormais sur la localisation et le secours des survivants, estimés à environ 90, encore susceptibles de dériver en mer Méditerranée centrale. Cette course contre la montre se déroule dans une zone notoirement périlleuse, où bateaux de fortune, surcharges humaines et conditions météorologiques extrêmes font de chaque traversée un pari mortel.
Les deux embarcations ont chaviré dans la nuit du 15 au 16 novembre, probablement sous l’effet conjugué de vents violents, de vagues déchaînées, de moteurs inadaptés et de surcharges humaines. Le premier bateau transportait 26 migrants, majoritairement originaires du Bangladesh, et c’est à son bord que les quatre corps ont été repêchés. Le second embarquait 69 passagers, principalement des Soudanais et deux Égyptiens, dont huit enfants fuyant la guerre civile dans leur pays depuis 2023. Les naufrages se sont produits à environ 120 km à l’est de Tripoli, sur l’une des routes migratoires les plus mortelles au monde.
Le bilan humain fait état de quatre décès confirmés, tous issus du premier bateau, tandis que le nombre exact de disparus demeure incertain. Entre 80 et 90 survivants ont déjà été secourus, et les opérations se poursuivent pour retrouver d’éventuels rescapés encore à la dérive. Les migrants récupérés à terre reçoivent des soins contre l’hypothermie, la déshydratation et les blessures, prodigués par le Croissant-Rouge et l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), tandis que la coordination des secours reste cruciale pour éviter d’autres pertes humaines.
Alertés en urgence, les garde-côtes libyens ont déployé une opération massive, combinant navires de patrouille, hélicoptères et équipes spécialisées en recherche maritime. Le Croissant-Rouge libyen supervise les opérations sur le terrain, mettant l’accent sur la récupération rapide des survivants et la sécurisation des corps. Des ONG comme Médecins Sans Frontières, récemment revenues en Méditerranée centrale après une suspension en 2024, pourraient intervenir si les besoins dépassent les capacités locales. La zone de recherche, étendue sur plusieurs kilomètres carrés, est rendue encore plus complexe par la nuit tombante et les courants marins, tandis que médias et réseaux sociaux relayent en temps réel l’ampleur des opérations et la détresse des rescapés.
Ce naufrage s’inscrit dans une série tragique d’incidents en Méditerranée centrale, où la Libye constitue un point de départ pour des milliers de migrants fuyant pauvreté, conflits et instabilité. Depuis le début de 2025, l’OIM recense plus de 1 000 morts ou disparus sur cette route, tandis que le projet Missing Migrants estime à plus de 33 000 le nombre de victimes depuis 2014. Plongée dans le chaos depuis la chute de Mouammar Kadhafi en 2011, la Libye, divisée entre factions rivales, favorise l’exploitation des migrants par les réseaux de passeurs. Ceux-ci, souvent originaires d’Afrique subsaharienne (Soudan, Nigeria, Somalie) ou d’Asie du Sud (Bangladesh), paient des fortunes pour embarquer sur des bateaux de fortune, s’exposant à naufrages, détentions abusives et violences dans les centres libyens.



























