Après une semaine marquée par des fluctuations spectaculaires, les prix du pétrole ont terminé vendredi en légère baisse, tout en conservant des gains hebdomadaires significatifs. Le marché, bousculé par les sanctions américaines contre la Russie et les tensions militaires autour du Venezuela, montre désormais des signes de stabilisation, voire de surchauffe à court terme.
Les contrats à terme sur le Brent ont cédé 0,55 % à 65,63 dollars le baril à 03h33 GMT, tandis que le WTI américain reculait de 0,58 % à 61,43 dollars. Malgré cette accalmie, les deux références restent en hausse d’environ 7 % sur la semaine, leur plus forte progression depuis la mi-juin.
Les nouvelles sanctions imposées par Washington et Bruxelles aux deux plus grandes compagnies pétrolières russes, Rosneft et Lukoil, ont provoqué un véritable séisme sur les marchés de l’énergie. En Allemagne, le prix moyen du fioul domestique a bondi de près de sept centimes par litre, l’une des hausses les plus marquées de ces dernières semaines. L’annonce a surpris de nombreux consommateurs, d’autant qu’elle intervient en pleine période de stockage, poussant certains à reporter leurs achats dans l’espoir d’un reflux des prix.
Cette progression, malgré une légère baisse vendredi, a été amplifiée par des informations sur des mouvements militaires américains près des côtes vénézuéliennes. Ces signaux ont immédiatement ravivé les tensions géopolitiques dans une région déjà instable et stratégique pour l’approvisionnement énergétique mondial. Selon des rapports relayés par l’agence Fars, des navires et avions militaires américains auraient été détectés à proximité des eaux territoriales vénézuéliennes, alimentant les spéculations sur une possible opération militaire ciblée contre Caracas. Bien que Washington n’ait fait aucune déclaration officielle, ces manœuvres ont suffi à accroître la nervosité sur les marchés de l’énergie.
Le Venezuela possède les plus grandes réserves prouvées de pétrole brut au monde. Toute perturbation dans ce pays — déjà miné par une crise politique et économique aiguë — pourrait provoquer une onde de choc sur les flux mondiaux d’hydrocarbures.
« Le marché réagit de manière extrêmement sensible aux risques géopolitiques, surtout lorsqu’ils touchent des producteurs clés », explique le Dr Amin Jafari, expert en économie énergétique.
« Si les tensions entre Washington et Caracas s’intensifient, les prix pourraient franchir les 95 dollars le baril dans les prochaines semaines. »
Et maintenant les analystes s’interrogent, le marché pétrolier va-t-il prolonger sa course haussière ou amorcer un repli avant l’hiver ?



























